La « dépublication » a-t-elle ses raisons?

Que faire comme rédaction lorsqu’on est confronté à une demande de « dépublication » – de retrait d’un article d’un site Internet? On entend ici une demande faite par une personne citée dans un texte qui souhaite, pour une raison ou une autre, que son nom ne soit plus associé à cette histoire.

Les demandes de ce type n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Qui n’a jamais eu la désagréable surprise, en cherchant son nom sur la toile, de découvrir certains vestiges d’un passé qu’on voulait oublier? Ces traces virtuelles sont cependant difficiles à effacer puisque les contenus en ligne ont une durée de vie beaucoup plus longue que leurs pendants papier, et qu’ils sont aisément accessibles en quelques clics. 

Malgré le nombre croissant de demandes de « dépublication », la plupart des médias n’ont pas de politique claire à ce sujet, nous apprend la Columbia Journalism Review. Une étude de Kathy English du Toronto Star publiée en 2009 révélait d’ailleurs que la plupart des rédactions sont frileuses à l’idée de retirer du contenu, sauf en cas d’erreurs ou de préoccupations juridiques. Même lorsqu’un article est modifié, des traces demeurent sur le Web en raison des pages « en cache » que les moteurs de recherche comme Google gardent en mémoire.

Devrait-on faire une mise à jour en cas de modification? C’est l’option favorisée par certaines publications. Reste que les médias ont une responsabilité envers leur lectorat et que malgré la dimension humaine qui peut se dégager des demandes de retrait, elles sont très rarement acceptées. 

L’article complet de Columbia Journalism Review.

Pour aller plus loin: Chaire de recherche sur l’éthique du journalisme de l’Université d’Ottawa.