Affaire Homolka : Le Conseil de presse estime que la liberté de presse doit être exercée dans le respect des droits individuels

SOUS EMBARGO

Montréal, le 3 juillet 2005. Le Conseil de presse se réjouit de la décision de la Cour supérieure rejetant la requête en injonction soumise par les avocats de Mme Karla Homolka, visant à sanctionner à l’avance le travail journalistique ayant trait à sa libération. En la rejetant, la Cour confirme l’importance qui doit être accordée à la liberté de presse au Québec.

Le Conseil juge toutefois que les médias doivent faire preuve de beaucoup de prudence lorsqu’ils sont placés devant des situations où plusieurs droits fondamentaux s’affrontent et éviter de substituer leur jugement à celui que la justice a déjà porté sur des individus, comme dans le cas de Mme Homolka.

À ce sujet, le guide de principes du Conseil intitulé Les Droits et responsabilités de la presse précise que : « Toute personne, qu’elle soit de notoriété publique ou non, a le droit fondamental à la vie privée, à l’intimité, à la dignité et au respect de la réputation. Le public, pour sa part, a le droit d’être informé sur ce qui est d’intérêt public et la presse le devoir de l’en informer  ». Dans ce contexte, le Conseil rappelle que l’intérêt public doit toujours baliser le travail journalistique et qu’il est important de maintenir le délicat équilibre entre la liberté de presse et le respect des droits de la personne.

Il se dégageait de l’avis intitulé « Nommer ou ne pas nommer – liberté de la presse et droits de la personne : un équilibre à maintenir  » émis par le Conseil en octobre 1995 que l’intérêt public ne doit pas se confondre avec la curiosité publique et que le dégoût du crime commis n’autorise à aucun débordement éthique. Comme dans le cas de la médiatisation du suicide ou du sort des victimes d’accident ou d’agression, on doit éviter le sensationnalisme, le harcèlement médiatique et l’identification du lieu de résidence.

C’est avec empressement que le Conseil de presse du Québec invite les médias, autant les journalistes que les responsables de la production de nouvelles, à faire preuve d’une démarche éthique, sérieuse et réfléchie dans le traitement de l’information concernant la libération de Mme Homolka.

Le Conseil de presse du Québec est un organisme voué à la défense et la promotion de la liberté de presse et au droit du public à une information de qualité. Il est composé, à parts égales, de membres du public, de journalistes et de représentants des entreprises de presse.

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SOURCE :

Nathalie VERGE, secrétaire général

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