PKP et Québecor : Le débat doit porter sur l’indépendance de tous les journalistes

Le Conseil de presse du Québec (CPQ) prend acte du débat public entourant la question du contrôle d’un empire médiatique par un élu, en l’occurrence, ces jours-ci, le député de St-Jérôme, M. Pierre Karl Péladeau. Le Conseil se penchera sérieusement sur les problèmes que cette situation peut poser en ce qui concerne l’indépendance des journalistes et des médias.

« On ne peut faire semblant que le contrôle d’un empire médiatique aussi important que Québecor par un élu de l’Assemblée nationale n’est pas problématique. Ne serait-ce que du point de vue de la perception du public, c’est une situation très délicate. Si la population se mettait à douter de la qualité de l’information qu’elle reçoit des médias de Québecor, la vie publique et démocratique en souffrirait énormément », a affirmé la présidente du Conseil de presse, Paule Beaugrand-Champagne.

« Je m’inquiète cependant de ce qui est sous-entendu par les solutions préconisées à l’heure actuelle, à savoir que l’ingérence des propriétaires d’un média est d’une certaine manière inévitable, voire normale. Ça ne l’est pas! Mais lorsqu’on affirme que la seule solution serait pour M. Péladeau de vendre ses parts, ça revient à accepter l’idée qu’un propriétaire interviendra toujours, et portera toujours atteinte à la liberté d’esprit des journalistes. Cette idée est inacceptable, et l’enjeu ici est donc davantage de trouver des façons de protéger l’indépendance de toutes les salles de nouvelles – pas seulement celles de Québecor », a poursuivi Mme Beaugrand-Champagne.

« Il existe peut-être de nouveaux mécanismes permettant d’établir ou de rétablir le proverbial “mur de Chine” qui doit protéger les salles de nouvelles de toute ingérence interne ou externe. C’est ce sur quoi le Conseil se penchera. Le reste est affaire d’éthique politique et ne le concerne pas », a conclu la présidente du CPQ.