Plaignant
L’Association
des arpenteurs-géomètres conseils du Québec et l’Ordre des arpenteurs-géomètres
du Québec
Représentant du plaignant
M. René Jodoin
(président, Association des arpenteurs-géomètres conseils du Québec) et M.
Gérard Raymond (président, Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec)
Mis en cause
Dimanche-Matin
[Montréal] et M. Jacques Francoeur (chroniqueur)
Résumé de la plainte
Le 11 février
1979, dans sa chronique «Fourré partout même si ça vous choque», le journaliste
Jacques-G. Francoeur de Dimanche-Matin signe le texte «Les arpenteurs sont-ils
plus indisciplinés?», dont le titre et le contenu portent préjudice aux
arpenteurs-géomètres. Le journaliste, en s’appuyant sur une information
inexacte déjà publiée par Le Journal de Montréal, s’inquiète à tort du nombre
élevé de décisions disciplinaires rendues contre ces derniers.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
terminé l’examen de la plainte dont le saisissaient M. René Jodoin, président
de l’Association des arpenteurs-géomètres conseils du Québec et M. Gérard
Raymond, président de l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec.
Les plaignants vous
reprochaient de vous être «permis un commentaire malicieux et préjudiciable aux
arpenteurs-géomètres, à partir d’une fausse information publiée précédemment
dans le Journal de Montréal», à la suite de la publication du huitième recueil
des décisions disciplinaires concernant les corporations, rendu public le 25
janvier 1979 par l’Office des professions du Québec.
Les plaignants
rapportaient qu’une erreur s’était glissée dans le Journal de Montréal, édition
du 26 janvier 1979, à l’effet que 49 décisions disciplinaires, au lieu de 4,
avaient été rendues contre les arpenteurs-géomètres.
En plus de
répéter la même erreur à l’intérieur de votre chronique «Fourré partout même si
ça vous choque» du Dimanche-Matin du 11 février 1979, vous auriez émis le commentaire
suivant: «Ce qui est intriguant c’est que les arpenteurs-géomètres, qui ne sont
quand même pas nombreux, représentent la moitié des cas de discipline, 49 sur
96» et ce en coiffant votre article du titre «Les arpenteurs sont-ils plus
indisciplinés?»
Selon eux, la
tournure de votre article aurait «dû vous inciter à un minimum de prudence pour
ne pas dire de curiosité intellectuelle puisqu’il aurait dû vous sembler
bizarre qu’autant de décisions proviennent d’une corporation dont le nombre de
membres est relativement restreint». De plus, ils considéraient que vous auriez
pu vous informer auprès de la source d’information, soit le rapport de l’Office
des professions, ou tout simplement en faisant une addition des chiffres
indiqués.
Commentaires du mis en cause
En réponse à la
copie de lettre que vous transmettait M. René Jodoin le 13 février 1979, vous
indiquiez au Conseil de presse, dans votre lettre du 6 mars 1979, que votre
article avait été inspiré directement du communiqué que vous avez reçu de
l’Office des professions et que «s’il y a eu erreur dans les chiffres, elle est
donc la responsabilité de l’Office des professions et non la vôtre».
Analyse
Le Conseil considère que la latitude dont jouissent les journalistes pour exprimer leurs prises de position à l’intérieur d’une chronique, ou d’un éditorial, exige de ceux qui sont chargés de livrer des commentaires une grande rigueur et une connaissance certaine du sujet dont ils traitent.
Or, le Conseil ne retrouve pas ces qualités dans votre article du 11 février 1979. D’abord, il contient une fausse information qui aurait pu être évitée si vous vous étiez donné la peine de lire attentivement le communiqué du 25 janvier 1979 de l’Office des professions dont vous dites vous être inspiré pour écrire votre article. En effet, dans ce communiqué dont le Conseil a obtenu copie, il est bel et bien fait mention que 4 décisions, et non 49, ont été rendues contre les arpenteurs-géomètres. Basé de plus sur cette information fausse, votre commentaire et son titre étaient d’autant plus injustes pour les arpenteurs-géomètres et avaient comme effet d’induire d’une façon flagrante le public en erreur.
Le Conseil est d’avis qu’un chroniqueur, comme tout artisan de l’information, doit accorder une grande précaution à l’exactitude des faits à l’appui de ses commentaires.
Enfin, le Conseil s’étonne que vous n’ayez pas cru bon de vérifier votre information lorsque cette erreur a été portée à votre attention et de faire les rectifications qui s’imposaient.
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C19A Absence/refus de rectification