Plaignant
M. Réal Ménard, maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
Mis en cause
M. Étienne Laberge, journaliste; M. Henri Michaud, directeur de l’information et le quotidien 24 heures
Résumé de la plainte
M. Réal Ménard dépose une plainte, le 10 juillet 2012, contre M. Étienne Laberge, journaliste au journal 24 heures, relativement à un article publié le 9 juillet 2012 et intitulé « Menacée d’amende par l’arrondissement ». M. Ménard dénonce des informations incomplètes et inexactes.
Commentaires du mis en cause
Le quotidien 24 heures a refusé de répondre à la présente plainte.
Analyse
Grief 1 : informations incomplètes
Le plaignant déplore la publication d’une information incomplète au sujet d’un événement touchant une dame handicapée, Mme Vandal, de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, qui risquait de se voir imposer une amende si elle ne modifiait pas, en hiver, un abri, fait de revêtement plastique, qui recouvre la rampe d’accès de son domicile. M. Ménard, maire de l’arrondissement en question, dénonce le fait que le journaliste ne parle que de l’amende qui serait imposée à la dame et des frais qu’elle devrait débourser pour se conformer au règlement. Selon M. Ménard, « Il est faux de prétendre, comme le fait le journaliste, que la mairie est intraitable puisqu’à deux reprises, le règlement municipal a été modifié […] pour permettre à des personnes comme Mme Vandal d’avoir une alternative ».
Après vérification auprès de l’adjoint du maire de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, M. Marc Tessier, il appert que l’administration avait amendé ses règlements pour permettre à Mme Vandal : (i) d’avoir un choix de matériaux plus étendu que ce qui était prescrit auparavant (ii) de pouvoir avoir un abri plus large allant jusqu’à son balcon et (iii) de prolonger les délais afin de lui permettre de retourner en appel d’offres pour faire exécuter les travaux. M. Mercier ajoute aussi que la Ville a approché l’organisme Jeunesse au Soleil pour trouver des solutions au financement de l’abri de Mme Vandal.
Le Conseil constate qu’aucune de ces informations ne se retrouve dans l’article du journaliste. De l’avis du Conseil, le journaliste a omis des informations importantes qui changeaient singulièrement le sens des événements. Ce point du grief est retenu.
En outre, le plaignant souligne que le journaliste a omis de mentionner que « la pellicule de plastique n’est pas autorisée pour des raisons de sécurité publique ». Le Conseil note cependant que l’article fait référence à « l’intransigeance du service des incendies qui s’inquiète de l’inflammabilité des pellicules de plastique actuelles ». Le Conseil estime donc qu’au contraire, M. Laberge a bien fait mention des problèmes de sécurité. Ce point du grief est rejeté.
Grief 2 : informations inexactes
M. Réal Ménard se plaint de ce que plusieurs informations sont inexactes. Il précise que « Ce n’est pas l’arrondissement qui exige 5 500 $ à Mme Vandal ». Il déplore également que l’article « laisse entendre qu’on s’attaque à Madame en particulier ».
Selon le Conseil, la lecture de l’article de M. Laberge ne permet pas de conclure que l’auteur avance que l’arrondissement exigeait 5 500 $ de Mme Vandal. Il écrit plutôt qu’à la suite d’un avis d’infraction envoyé par la Ville, Mme Vandal a demandé une soumission à un entrepreneur, qui a estimé les travaux à 5 500 $. La responsabilité de la détermination des coûts reliés aux travaux n’est donc pas imputée à la Ville, comme le prétend le plaignant.
Enfin, le Conseil croit qu’il est inexact de dire que l’article laisse entendre que l’arrondissement « s’attaque à Madame [Vandal] en particulier ». Le Conseil estime qu’il était tout à fait légitime pour le journaliste et le média de rapporter ce cas précis afin d’illustrer les conséquences d’une politique publique, dont l’intérêt public est par ailleurs manifeste. On ne saurait donc parler d’attaque en règle.
Ainsi le grief pour informations inexactes est rejeté.
Refus de collaborer
Le quotidien 24 heures a refusé de répondre à la présente plainte.
Le Conseil reproche au quotidien 24 heures son manque de collaboration pour avoir refusé de répondre, devant le Tribunal d’honneur, de la plainte le concernant.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec retient la plainte de M. Réal Ménard contre Étienne Laberge et le quotidien 24 heures, pour informations incomplètes. Cependant, il rejette le grief pour informations inexactes.
Pour son manque de collaboration, en refusant de répondre à la présente plainte, le Conseil de presse blâme le quotidien 24 heures.
Le Conseil de presse du Québec rappelle que : « Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. » (Règlement No 3, article 8. 2)
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C12B Information incomplète
- C24A Manque de collaboration