Plaignant
M. Pierre Racine
Mis en cause
M. Cédérick Caron, journaliste; Mme Marie Ève Courchesne, directrice de l’information et l’hebdomadaire L’Écho de Laval
M. Bernard Barbeau, rédacteur en chef et Canoë
M. Serge Fortin, vice-président, information et le Groupe TVA
Résumé de la plainte
M. Pierre Racine dépose une plainte le 24 octobre 2012 contre M. Cédérick Caron, journaliste et l’hebdomadaire L’Écho de Laval, concernant le titre à la une de l’édition du 17 octobre 2012 « Perquisitions de l’UPAC – Des doutes planent sur le chef de police » et le titre de l’article intitulé « UPAC : des doutes planent sur le service de police ». M. Racine condamne les titres sensationnalistes de la manchette à la une et de l’article, dénonce une atteinte à la réputation et déplore que l’article ait été repris par d’autres médias de Québecor et finalement, que le journal ait refusé de se rétracter.
Commentaires du mis en cause
L’hebdomadaire L’Écho de Laval, Canoë et le Groupe TVA ont refusé de répondre à la présente plainte.
Analyse
Grief 1 : titres sensationnalistes
Le plaignant qualifie de sensationnaliste le titre à la une du journal « Perquisitions de l’UPAC – Des doutes planent sur le chef de police », accompagné d’une photo du chef de police M. Jean-Pierre Gariépy. M. Racine écrit : « Le journal lance un « pétard mouillé » il amorce une rumeur, un bobard qui n’a été repris dans aucun autre média parce que complètement dénué de fondement. »
Le Conseil rappelle que : « Le choix des manchettes et des titres, ainsi que des légendes qui accompagnent les photos, les images et les illustrations, relève de la prérogative de l’éditeur. Il en va de même de la politique du média à cet égard et du choix des moyens jugés les plus efficaces pour rendre l’information diffusée intéressante, vivante, dynamique et susceptible de retenir l’attention du public. » (DERP, p. 19)
Le Conseil estime que dans les titres publiés, soit celui à la une du journal « Perquisition de l’UPAC – Des doutes planent sur le chef de police » et celui de l’article « UPAC : des doutes planent sur le service de police », reflètent le sens et le contenu de l’article. Dans les titres comme dans le texte, il est question des doutes soulevés par l’UPAC, qui enquête à l’Hôtel de Ville de Laval et qui semble vouloir tenir à l’écart le service de police dirigé par M. Jean-Pierre Gariépy. On y soulève également des questions sur des liens possibles entre le chef de police et le maire de Laval. Le Conseil croit que le journaliste et les médias ont exercé leur liberté éditoriale dans le choix des titres tout en respectant les règles journalistiques. Le grief pour titres sensationnalistes est rejeté.
Grief 2 : atteinte à la réputation
Le plaignant en a contre l’article de M. Caron qui établit un lien entre le chef de police M. Jean-Pierre Gariépy et le maire de Laval, lors des perquisitions de l’automne dernier. M. Racine accuse le journaliste de ne jamais s’appuyer sur des faits. « Tout le texte repose sur des doutes, des suspicions, des rumeurs, des insinuations, des impressions. » Le plaignant dit trouver inadmissibles des assertions semblables et se dit convaincu que l’article va nuire à la réputation de M. Gariépy.
Le Conseil rappelle que la diffamation, le libelle et l’atteinte à la réputation ne sont pas considérés comme du ressort de la déontologie journalistique, mais qu’ils relèvent plutôt de la sphère judiciaire. Comme le Conseil de presse ne rend pas de décisions en la matière, le grief pour atteinte à la réputation n’a pas été traité.
Grief 3 : refus de rétractation
M. Pierre Racine dit avoir demandé à L’Écho de Laval de se rétracter, compte tenu du sensationnalisme des titres et de l’article de M. Caron. Il ajoute que le journal n’a pas donné suite à sa demande.
Comme le Conseil considère qu’il n’y a pas eu de faute professionnelle, il n’y avait pas lieu d’exiger une rétractation de la part de L’Écho de Laval. Le grief pour refus de rétractation est rejeté.
Refus de collaborer
L’hebdomadaire L’Écho de Laval, Canoë et le Groupe TVA ont refusé de répondre à la présente plainte.
Le Conseil reproche à L’Écho de Laval, Canoë et le Groupe TVA leur manque de collaboration pour avoir refusé de répondre, devant le Tribunal d’honneur, de la plainte les concernant.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de M. Pierre Racine contre M. Cédérick Caron, journaliste, l’hebdomadaire L’Écho de Laval, Canoë et le Groupe TVA, pour titres sensationnalistes et refus de rétractation.
Pour leur manque de collaboration, en refusant de répondre à la présente plainte, le Conseil de presse blâme L’Écho de Laval, Canoë et le Groupe TVA.
Le Conseil de presse du Québec rappelle que : « Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. » (Règlement No 3, article 8. 2)
Analyse de la décision
- C11F Titre/présentation de l’information
- C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue
- C17G Atteinte à l’image
- C19A Absence/refus de rectification
- C24A Manque de collaboration