Alors que Rupert Murdoch vient jeter de l’huile sur le feu déjà nourri de la saga post-Leveson, qui s’éternise depuis sept mois, un vent de fin de mandat conservateur se fait sentir à Londres. Travaillistes et démocrates soupçonnent le gouvernement de chercher à gagner du temps, dans le dossier du futur système d’autorégulation de la presse.
Un article du Guardian du 4 juillet ajoute à la vraisemblance du scénario de la poursuite de la saga l’automne prochain. Le Conseil privé de la Reine s’apprête à examiner l’option d’une charte royale le 8 juillet, mais il semble que le dénouement ne soit pas pour demain.
La charte royale est l’instrument quasi juridique préconisé par le Parlement pour chapeauter le futur processus d’autorégulation de la presse britannique. Mais deux versions de cette charte se font concurrence : celle adoptée par le gouvernement et les partis d’opposition, le 18 mars dernier et celle conçue par l’industrie de la presse.
Selon The Guardian, la ministre de la Culture, Maria Miller, n’a pas encore divulgué si le Conseil privé sera saisi d’une des deux chartes ou des deux.
La procédure à suivre pour les chartes concurrentes au Conseil privé est à la fois complexe et inusitée. Alors que des experts se penchent sur cette question de procédure, les partis d’opposition exhortent le gouvernement Cameron à maintenir son appui pour la charte qui a fait consensus au Parlement en mars. Cette charte est plus restrictive pour la presse que celle préconisée par l’industrie médiatique.
Mais à l’approche de la fin de mandat des conservateurs, des soupçons circulent voulant que le gouvernement soit tenté d’amadouer les grands propriétaires de presse.
Par ailleurs, Lord Leveson, auteur du rapport de la commission d’enquête qui s’est penché sur les pratiques des médias britanniques, devait s’exprimer devant un comité parlementaire le 24 juillet, mais cette rencontre est reportée.