Plaignant
Mme Louise Craig, éditrice et l’hebdomadaire Gazette Vaudreuil-Soulanges
Mis en cause
M. Michael Elliot, maire et la Ville d’Hudson
Résumé de la plainte
Le journal Gazette Vaudreuil-Soulanges dépose une plainte le 4 juin 2013 contre la Ville d’Hudson relativement à une décision prise par la ville, le 27 mai 2013, de ne plus annoncer dans le journal sous prétexte que ce dernier se moquait de l’administration municipale. Le plaignant conteste l’utilisation de la publicité comme moyen de pression.
La Ville d’Hudson n’a fait parvenir aucune réplique en réponse à la plainte.
Analyse
Grief 1 : utilisation de la publicité comme moyen de pression
La Gazette Vaudreuil-Soulanges reproche à la Ville d’Hudson d’avoir refusé de placer une annonce d’appel public de candidatures dans le journal. Le plaignant explique qu’à la suite d’une enquête sur un employé de la Ville accusé de détournement de fonds, le journal a commenté l’affaire dans un éditorial. L’éditorialiste se demandait alors s’il pouvait y avoir d’autres employés impliqués dans cette fraude. Certains conseillers ont fait savoir au journal que l’administration municipale en avait assez d’être l’objet de moquerie de leur part et ont donc décidé de leur faire la leçon en cessant d’acheter de l’espace publicitaire. De plus, selon le plaignant, lors d’une assemblée du Conseil municipal, le 1er juin 2013, le maire M. Michael Elliott a avoué avoir cessé d’acheter de la publicité parce qu’il « était fâché et fatigué de payer pour de la publicité dans un journal qui se moque du Conseil ». La Gazette Vaudreuil-Soulanges considère qu’elle fait l’objet de censure économique.
Dans son guide de déontologie, le Conseil de presse mentionne que « Chacun est libre de faire de la réclame publicitaire dans les médias de son choix. Cependant, les institutions et les pouvoirs publics, dont la publicité est payée à même les deniers des contribuables, n’ont pas à récompenser ou à punir les médias en leur accordant ou non de la publicité pour des motifs d’ordre idéologique ou politique, ou encore parce que ces médias serviraient ou desserviraient leurs intérêts […]. L’utilisation de la publicité comme moyen de pression ou comme arme économique contre des médias, notamment par voie de boycottage, dans le but de restreindre ou d’orienter l’information qu’ils diffusent, constitue une violation du droit à l’information. » (DERP, p. 12)
Le Conseil constate que les conseillers et le maire, M. Elliott, ont décidé de ne pas renouveler la publicité dans la Gazette Vaudreuil-Soulanges afin de faire pression sur le journal pour qu’il cesse ses critiques envers l’administration municipale. Pour le Conseil, le geste de la Ville d’Hudson constitue une tentative de réduire le droit de la presse de critiquer les autorités en place et va à l’encontre des principes du droit du public à l’information et de la liberté de presse, tels qu’énoncés plus haut. Ainsi, le grief pour utilisation de la publicité comme moyen de pression est retenu.
Le Conseil tient à préciser que la présente plainte vise l’administration municipale en poste au mois de juin 2013. Depuis les dernières élections municipales, une nouvelle administration, dirigée par le maire Ed Prévost, a rétabli les liens et fait maintenant affaire avec la Gazette Vaudreuil-Soulanges.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec retient la plainte du journal La Gazette Vaudreuil-Soulanges contre M. Michael Elliot, maire de la Ville d’Hudson, pour utilisation de la publicité comme moyen de pression.
Analyse de la décision
- C21F Pressions/représailles contre un média
- C24A Manque de collaboration