Plaignant
M. Conrad Bouchard
Mis en cause
Le site Internet lapresse.ca
Résumé de la plainte
M. Conrad Bouchard dépose une plainte le 18 juillet 2016 contre lapresse.ca concernant l’article « Voir la vie autrement », estimant qu’il s’agit d’une publicité déguisée.
Ce texte, publié dans la section XTRA, raconte le récit d’une Québécoise, Catherine Marquis, qui a subi une correction de la vue au laser par la compagnie LasikMD.
Analyse
Grief 1 : absence d’une distinction claire entre publicité et information
De l’avis du plaignant, lapresse.ca n’a pas clairement identifié que le texte « Voir la vie autrement » était un contenu commandité ni qui avait payé pour cette publicité, ce qui entretient une confusion chez les lecteurs.
Le plaignant déplore également la conclusion de l’article : « il n’est jamais trop tard pour oser la correction de la vue au laser… et ainsi plonger dans un nouveau monde rempli de possibilités ». Il y voit un message clairement publicitaire.
Au nom des mis en cause, Me Bourbeau réfute avoir mal identifié le caractère publicitaire du texte placé dans la section XTRA.
Me Bourbeau souligne qu’un petit encadré, placé en évidence à la droite du texte, précise ce que lapresse.ca regroupe sous le vocable XTRA. Cet encadré se lit ainsi : « Qu’est-ce qu’un XTRA? XTRA est une section qui regroupe des contenus produits par ou pour des annonceurs. »
Le Guide de déontologie journalistique, art. 14.2 stipule que « Les médias d’information établissent une distinction claire entre l’information journalistique et la publicité afin d’éviter toute confusion quant à la nature de l’information transmise au public. »
Dans le passé, le Conseil a été saisi de quelques plaintes relatives à la publication de publicité dite indigène dans les médias. Deux de ces plaintes (D2012-12-061 et D2014-12-070) visaient d’ailleurs la section XTRA de La Presse. Le Conseil avait alors plaidé pour une identification sans ambiguïté, et retenu les plaintes en affirmant : « un contenu publicitaire doit pouvoir, à sa face même, être identifié comme tel. Le lecteur moyen doit être en mesure de faire cette constatation au premier coup d’oeil, sans que ne soit requise de sa part une recherche ou une action quelconque ». Sur la tablette, les lecteurs devaient cliquer sur un bouton pour accéder à la description de ce qu’était un XTRA, une action était requise pour réaliser qu’il s’agissait d’une publicité.
Le cas présent diffère puisque la précision « produits pour ou par des annonceurs » est évidente dès le commencement de l’article. Ainsi, de l’avis du Conseil, la distinction entre publicité et information est effective d’entrée de jeu, de sorte que le lecteur moyen est en mesure de constater, au premier coup d’oeil, qu’il se trouve devant une publicité.
Le grief de publicité déguisée est donc rejeté.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de M. Conrad Bouchard contre lapresse.ca pour le grief de publicité déguisée.
Nicole McKinnon
Présidente du sous-comité des plaintes
La composition du sous-comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
- M. Luc Grenier
- Mme Nicole McKinnon
Représentant des journalistes :
- M. Marc Verreault
Représentant des entreprises de presse :
- M. Pierre-Paul Noreau