Plaignant
Jean Martineau
Mis en cause
Claudia Berthiaume, journaliste
Le site journaldemontreal.com
Résumé de la plainte
Jean Martineau dépose une plainte le 30 août 2019 contre la journaliste Claudia Berthiaume et le site journaldemontreal.com concernant l’article intitulé « Armes et explosifs retrouvés chez lui : une vraie bombe à retardement en prison », publié le même jour. Le plaignant déplore des inexactitudes.
CONTEXTE
La journaliste rapporte qu’un résident de Pointe-Calumet, qui avait menacé sur Internet de faire sauter le Pentagone aux États-Unis, est en prison depuis plus d’un an, après que les policiers eurent retrouvé à son domicile des armes et des explosifs.
Analyse
Grief 1 : informations inexactes
Principe déontologique applicable
Qualités de l’information : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : a) exactitude : fidélité à la réalité. » (article 9, Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec)
1.1 Chargeur grande capacité
Le Conseil doit déterminer si la journaliste rapporte une information inexacte dans le passage suivant : « Il possédait aussi trois chargeurs de 50 coups, qui sont prohibés – le maximum permis étant cinq cartouches. »
Décision
Le Conseil de presse rejette le grief d’informations inexactes sur ce point, car il juge que la journaliste n’a pas contrevenu à l’article 9 alinéa a du Guide.
Analyse
Le plaignant estime que le passage en cause est inexact, car « les chargeurs grande capacité ne peuvent contenir que 30 cartouches au Canada; la loi nous indique qu’ils doivent être barrés à 5 cartouches ». Or, le Conseil constate que la journaliste a fourni une information exacte puisqu’elle précise que « le maximum permis étant cinq cartouches ». Par ailleurs, Mme Berthiaume décrit des armes et dispositifs saisis par la police. À ce sujet, le Conseil a obtenu de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) la confirmation que des chargeurs de 50 coups existent bel et bien, notamment aux États-Unis. Il est donc possible que de tels chargeurs se soient retrouvés au Canada, même s’ils ne sont pas permis.
1.2 Arme interdite au Canada
Le plaignant avance que « si l’arme peut tirer à chaque pression de la détente, on parle d’une arme semi-automatique, ce qui est légal au Canada ».
Or, la journaliste n’a pas écrit, tel que l’allègue le plaignant, que l’arme peut tirer à chaque pression de la détente ni qu’il s’agit d’une arme semi-automatique ou encore qu’une arme semi-automatique est illégale au Canada. La journaliste rapporte que l’homme arrêté par la police « avait transformé une de ses armes pour qu’elle tire plusieurs projectiles à chaque pression de la détente, et que c’est interdit au Canada ». Le Conseil ne constate donc aucun manquement potentiel à l’article 9 a) du Guide de déontologie journalistique de Conseil de presse du Québec.
Note
Le Conseil déplore le refus de collaborer du Journal de Montréal, qui n’est pas membre du Conseil de presse. Il souligne toutefois la grande collaboration de la journaliste qui a pris part au processus d’analyse de la plainte.
Décision
Le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de Jean Martineau contre la journaliste Claudia Berthiaume et le Journal de Montréal relativement au grief d’informations inexactes concernant le « chargeur grande capacité » et juge irrecevable le point concernant l’« arme interdite au Canada».
Renée Lamontagne
Présidente du comité des plaintes
La composition du comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
Paul Chénard
Renée Lamontagne
Représentants des journalistes :
Simon Chabot
Lisa-Marie Gervais
Représentants des entreprises de presse :
Jed Kahane
Éric Trottier