Montréal, jeudi 17 mai 2012 – C’est avec inquiétude et consternation que le Conseil de presse du Québec constate ces derniers jours la multiplication alarmante de gestes, posés par certains manifestants et policiers, visant à empêcher des journalistes d’accomplir leur travail. Ces actes portent atteinte autant à la liberté d’expression qu’au droit du public à l’information, et desservent les intérêts de l’ensemble de la société.
« Dans des moments de conflit, de tension, de crise sociale comme ceux que l’on vit actuellement au Québec, le rôle des médias devient d’autant plus important. Des événements d’une telle importance pour la société québécoise doivent impérativement être racontés à la population, qui les suit avec grand intérêt tant les enjeux qu’ils soulèvent sont fondamentaux. Chercher à taire la parole des journalistes revient à chercher à taire l’événement, ce qui ne sert les intérêts de personne. Qui rapportera les excès, les blessés, les slogans, les discussions, les troubles, l’indignation de tous les acteurs impliqués dans cette crise, si on empêche les médias de le faire? », a lancé le président du Conseil de presse et juge à la retraite, John Gomery.
Dans un contexte de tension sociale aiguë, les exigences professionnelles deviennent encore plus impératives pour les journalistes et les médias, et à ce titre, l’exercice du journalisme d’opinion est particulièrement critique. « Je remarque une radicalisation du discours de certains journalistes et commentateurs. Rarement aura-t-on pu lire ou entendre des opinions aussi virulentes que lors de ce conflit, et ce simple constat doit nous amener à nous demander si une plus grande modération dans la libre expression des points de vue ne diminuerait pas le risque d’exacerber et de radicaliser le conflit, en plus de mieux respecter les droits de chacun. Cela étant dit, que certains journalistes aient péché par excès de zèle ou non, rien n’excuse les gestes d’intimidation et de violence dont nous avons été témoin qui briment la liberté d’expression, le droit à l’information et la liberté de presse », a conclu John Gomery.
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RENSEIGNEMENTS :
Julien Acosta
Conseil de presse du Québec
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