Plaignant
Mme Marcelle
Dolment
Mis en cause
Le Journal de
Québec et Mme Colette Perron (journaliste)
Résumé de la plainte
Les titres et le
contenu des articles «Que penser d’une féministe qui vit… d’une pension
alimentaire?» et «Pas question d’indexer au coût de la vie sa pension
alimentaire», publiés les 15 janvier et 23 juillet 1975 par Le Journal de
Québec, sont contraires à l’éthique journalistique. La journaliste Colette
Perron y traite de manière inexacte et partiale d’une affaire judiciaire
impliquant la plaignante. Elle révèle l’identité de cette dernière et tente de
la discréditer de diverses manières.
Griefs du plaignant
Tel que je vous
en informais le 4 février dernier, Mme Marcelle Dolment de Québec soumettait au
Conseil de presse du Québec une plainte dans laquelle elle dénonçait comme
manquements grave à l’éthique professionnelle du journalisme, tant les titres
que le contenu des articles parus sous votre signature dans les éditions des 15
janvier et 23 juillet 1975, intitulés: «Que penser d’une féministe qui vit…
d’une pension alimentaire?» et «Pas question d’indexer au coût de la vie sa
pension alimentaire».
La requérante
reprochait, entre autres, à ces articles:
– de rapporter,
de façon inexacte, une affaire la concernant personnellement et soumise à un
tribunal judiciaire;
– de présenter
une vue partiale, incomplète et parfois fausse de certains faits ainsi relatés,
lui causant de la sorte préjudice;
– de tenter par
le ton, par certaines allusions et expressions particulières, de jeter le
discrédit sur la requérante et, sans aucune pertinence à la cause soumise, de
relier son cas personnel au mouvement dans lequel elle est engagée;
– de révéler
l’identité de la requérante à l’occasion de cette affaire, selon elle,
nullement d’intérêt public, en donnant dans le premier article, suffisamment de
précisions pour permettre une identification et en la nommant expressément dans
le second article.
Analyse
C’est sans votre version des faits, puisque vous m’informiez, lors d’une conversation téléphonique, que vous n’étiez pas intéressée à donner votre point de vue sur cette plainte, que le Conseil, en déplorant vivement que contrairement à la très grande majorité des organes d’information du Québec, le Journal de Québec de même que vous-même ayez refusé de faire valoir votre point de vue, en arrive à la conclusion suivante.
Sur la base des faits exposés dans le dossier:
Le Conseil rejette la plainte de la requérante quant à la révélation de son identité puisque la requérante, par son activité dans le mouvement où elle milite, est déjà largement connue du public. Le Conseil juge que dans le cas en question, on ne peut reprocher à la journaliste et au journal d’avoir fait un rapprochement entre des faits de la vie privée de la requérante et son action publique.
Le Conseil blâme toutefois le Journal de Québec et sa journaliste d’avoir, tant par les titres que par le contenu des articles, cherché à jeter le discrédit sur la personne en cause.
Le Conseil considère comme un manquement grave à l’éthique de la presse qu’un journaliste, à quelque titre que ce soit, se serve d’allusions et d’expressions tendancieuses qui ont pour effet de ridiculiser, de rabaisser ou de mépriser une personne. Ce blâme s’adresse également à la direction du journal qui accepte de publier des articles de ce genre.
Analyse de la décision
- C16B Divulgation de l’identité/photo
- C17D Discréditer/ridiculiser
- C24A Manque de collaboration