Plaignant
M. Hubert Reid
et M. Laurent Lapierre (administrateurs-fondateurs, théâtre Le Trident)
Mis en cause
Le Soleil
[Québec] et Mme Martine Corrivault (journaliste)
Résumé de la plainte
Le traitement
accordé par la journaliste Martin Corrivault à la lettre ouverte des
plaignants, dans l’édition du 9 février 1976 du Soleil, a comme effet de la
transformer complètement et de lui enlever toute logique.
Analyse
Suite à son étude de la plainte dont, conjointement avec M. Laurent Lapierre, vous le saisissiez, concernant le sort réservé par Mlle Martine Corrivault et le journal Le Soleil à votre «lettre ouverte» du 7 février et dont la journaliste rendait compte dans l’édition du Soleil du 9 février dernier, le Conseil en est arrivé aux conclusions suivantes.
Le Conseil est d’avis que ni Mlle Corrivault ni le journal Le Soleil n’ont dérogé à l’éthique du journalisme en ne livrant pas au public, dans sa version originale, votre «lettre ouverte», vous rappelant, d’une part, que c’est à votre suggestion même qu’on fit état de cette lettre dans la page des arts plutôt que dans l’espace réservé à la tribune des lettres aux lecteurs, laissant ainsi la latitude de son traitement à la décision rédactionnelle de la journaliste et du journal.
D’autre part, il n’appert pas au Conseil que le traitement accordé par la journaliste à votre lettre, même si celle-ci avait été publiée dans la tribune réservée aux lettres des lecteurs, a effectivement dérogé aux normes que le journal a lui-même établies et qui sont reproduites dans ses pages. Le «droit d’éditer» les lettres des lecteurs participe essentiellement de l’exercice de la responsabilité rédactionnelle des organes d’information et partant doit répondre à l’obligation qui est faite au journaliste et à l’organe d’information d’informer adéquatement et complètement et sans tronquer le contenu de l’information qu’ils délivrent, le lecteur. Or, il n’appert pas au Conseil que les libertés prises par la journaliste – titre – choix des citations, ordonnancement des paragraphes – ait eu comme effet de trahir la substance de votre lettre et partant de mal informer le public.
Le Conseil remerciant les plaignants d’avoir porté cette question à son attention ajoutait : «Tel que votre lettre y fait allusion, de par le problème qu’elle soulève, l’on pourrait peut-être juger nécessaire que les normes régissant la publication des lettres des lecteurs soient rendues plus précises. Une telle question fera sans doute l’objet d’examen dans le cadre de l’étude qu’effectue actuellement le Conseil et qui doit mener, suite à une consultation auprès des personnes que ces questions intéressent, à la formulation de règles d’éthique qui pourront servir de guide à la presse dans son ensemble».
Analyse de la décision
- C08B Modification des textes