Plaignant
M. Maurice
Gaudreau
Mis en cause
Dimanche-Matin
[Montréal]
Résumé de la plainte
Dimanche-Matin
ne diffuse aucune information concernant les événements sociaux, politiques et
sportifs importants qui peuvent survenir avant le moment de sa parution. Par
ailleurs, ce journal repique souvent les articles publiés durant la semaine par
les grands quotidiens. Son contenu publicitaire est disproportionné par rapport
à son contenu rédactionnel.
Griefs du plaignant
J’ai bien reçu
la lettre que vous faisiez tenir au Conseil dans laquelle vous portiez plainte
contre l’hebdomadaire de fin de semaine Dimanche-Matin alléguant que cet organe
d’information ne respecte pas le droit du public à l’information.
Selon vous, ce
journal ne diffuse aucune information concernant les événements sociaux,
politiques et sportifs importants qui peuvent survenir avant le moment de sa
parution. Quant aux nouvelles qui y paraissent, elles ne seraient, selon vous, que
la reprise d’articles déjà publiés durant la semaine dans les grands
quotidiens.
Enfin, vous
évaluez à 80% du contenu de l’édition du 25 décembre 1977 de ce journal, la
publicité qui y est diffusée, ceci vous apparaissant nettement disproportionné
par rapport au contenu rédactionnel et aux informations d’intérêt public qu’il
transmet.
Analyse
Pour sa part, le Conseil a examiné avec attention l’édition du 25 décembre 1977 que vous lui faisiez tenir et il estime plutôt la composante publicitaire de ce journal à environ 60% de son contenu total. A cet égard, Dimanche-Matin se range parmi d’autres organes de presse écrite, si on se réfère à une étude de Michel Vastel, publiée dans la revue Antennes, rapportant que 63% de l’information des quotidiens de l’après-midi est d’origine publicitaire.
En ce qui concerne l’information non publicitaire, publiée dans ce journal, le Conseil constate qu’elle est à dominance sportive. Il s’agit là d’une constance que l’on retrouve dans la presse francophone en général, où M. Vastel signale que les informations sportives prennent la plus grande surface rédactionnelle en accaparant 29% de cet espace.
Par ailleurs, le Conseil remarque, comme vous, le peu de place qui est laissé aux nouvelles régionales et nationales qui sont à caractère politique, économique ou social. Le Conseil note que cette publication semble plutôt favoriser les faits divers en ce qui concerne le choix des nouvelles qui concernent la collectivité à laquelle elle s’adresse. Le Conseil considère que les décisions à cet égard relèvent de l’autorité rédactionnelle et des jugements qu’il appartient aux organes d’information de poser en ce qui a trait au choix de la matière à traiter, ceux-ci devant cependant mesurer leur choix au devoir que leur impose leur fonction d’informer adéquatement le public.
Or, devant la nécessité d’un examen approfondi de la qualité de l’information, des critères qui président au choix rédactionnel et de la dépendance trop fréquente information-publicité dans les hebdomadaires, le Conseil compte entreprendre une étude de fond sur ces questions. Pour le moment, le Conseil est à préparer un code d’éthique qui s’appliquera à l’ensemble de la presse au Québec et qui comprendra des règles précises qui s’appliqueront aux questions que vous soulevez ici.
Analyse de la décision
- C02E Importance des secteurs d’information
- C10B Composante publicitaire d’un journal