Plaignant
Le Conseil
régional de la santé et des services sociaux de Trois-Rivières [CRSSS-04]
Représentant du plaignant
Mme Nicole
Beaudet (représentante, Conseil régional de la santé et des services sociaux de
Trois-Rivières [CRSSS-04]), M. Jean-Marc Poulin (représentant, Conseil régional
de la santé et des services sociaux de Trois-Rivières [CRSSS-04]), M. Jacques
Hamel (représentant, Conseil régional de la santé et des services sociaux de
Trois-Rivières [CRSSS-04]) et M. Pierre Duguay (directeur général, Conseil
régional de la santé et des services sociaux de Trois-Rivières [CRSSS-04])
Mis en cause
Le Nouvelliste
[Trois-Rivières] et Mme Michelle Guérin (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Jean-René
Ferron (directeur de l’information, Le Nouvelliste [Trois-Rivières])
Résumé de la plainte
La série
d’articles intitulée «Qu’est-ce qui se passe au CRSSS», publiée par Le
Nouvelliste du 18 septembre au 11 octobre 1979, cause un préjudice sérieux à
cet organisme en raison du message biaisé et sensationnel qu’elle colporte. La
journaliste Michelle Guérin, qui signe ces articles, ne prend pas la peine de
vérifier ses informations auprès des personnes concernées.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de madame Nicole Beaudet, messieurs Jean-Marc
Poulin, Jacques Hamel et Pierre Duguay contre la série d’articles «Qu’est-ce
qui se passe au CRSSS» parue sous votre signature dans Le Nouvelliste entre le
18 septembre et le 11 octobre 1979.
Les plaignants
dénonçaient ces articles comme contraires au droit du public à une information
impartiale et complète et vous reprochaient votre manque d’objectivité, de
discernement et de prudence dans vos jugements sur le Conseil régional de la
santé et des services sociaux de Trois-Rivières. Ils considéraient que le
message «biaisé, tendancieux et sensationnel» qu’il en est résulté leur a causé
un préjudice certain qui aurait pu leur être évité si, avec une plus grande
rigueur, vous ayiez seulement pris le soin de vérifier vos informations auprès
des personnes directement concernées.
Commentaires du mis en cause
Vous niiez le
bien-fondé de ces griefs et prétendiez que loin d’être basée sur une
information non vérifiée, votre recherche s’appuyait sur une documentation
abondante et sur le résultat de plusieurs entrevues soit avec des membres du
conseil d’administration du CRSSS-04, des directeurs d’établissements de santé,
des représentants de la FASSQ et cinq personnes en autorité à divers échelons
dans le réseau des affaires sociales de même qu’avec des signataires des rapports
de l’ENAP et de la firme Samson, Bélair et associés. Vous affirmiez aussi avoir
vérifié l’information rapportée auprès d’au moins deux sources différentes.
Pour sa part, le
directeur de l’information du Nouvelliste, monsieur Jean-René Ferron, soutenait
que malgré de nombreuses rencontres avec le directeur général du CRSSS-04, le
mutisme répété de ce dernier l’avait empêché de dire lui-même ce qu’il
reprochait au Nouvelliste d’avoir omis ou caché à ses lecteurs.
Analyse
Le Conseil est d’avis que votre série d’articles témoigne d’une démarche journalistique conforme au rôle d’investigation de la presse et à la vigilance qu’elle se doit constamment d’exercer sur toutes les questions d’intérêt public.
Cependant, et sans mettre en doute votre conscience professionnelle et votre bonne foi, le Conseil estime que dans le traitement de votre sujet, vous avez parfois manqué de prudence et de rigueur.
En effet, certains de vos textes s’appuient effectivement trop souvent sur des rumeurs ou des sources vagues, par exemple, «l’avis de plusieurs personnes qui touchent de près ou de loin au dossier», qui affaiblissent la crédibilité de vos informations.
On retrouve aussi dans certains de vos articles des commentaires qui apparaissent basés sur de simples hypothèses ou suppositions. Trop souvent aussi vous tirez vos propres conclusions plutôt que de laisser au lecteur le soin de formuler son propre jugement. A ce sujet, le Conseil a déjà mis la presse en garde contre la confusion des genres journalistiques dans des articles d’information parce qu’elle risque d’embrouiller le lecteur quant à la nature de l’information qu’il croit recevoir.
Enfin, le Conseil estime que certains de vos articles tant dans leur titre que dans leur contenu, adoptaient un ton inutilement provocateur, voire accusateur, qui pouvait justifier le doute exprimé par les plaignants sur votre impartialité dans le traitement du dossier en question.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture
- C13A Partialité
- C15G Rumeurs/ouï-dire
- C20A Identification/confusion des genres