Plaignant
Le Parti
québécois, région Montréal Ville-Marie, et un groupe de signataires d’une
pétition
Mis en cause
La Presse
[Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Jean Sisto
(éditeur adjoint, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
Le 16 septembre
1980, La Presse illustre un article intitulé «Des erreurs ont empêché les
engins incendiaires d’exploser» d’une photographie représentant un engin
incendiaire déposé sur un exemplaire de La Presse daté du 13 septembre 1980, où
apparaît la photographie du Premier ministre du Québec. Cette mise en scène
associe insidieusement le Premier ministre à des actes terroristes.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de l’association du Parti québécois de
la région Ville-Marie et d’un groupe de 225 signataires d’une pétition
concernant la photo publiée par La Presse pour illustrer le reportage intitulé
«Des erreurs ont empêché les engins incendiaires d’exploser», paru en page A-3
de l’édition du 16 septembre 1980. Cette photo représentait un engin
incendiaire déposé sur la première page d’un exemplaire de La Presse du 13 septembre
1980 où apparaissait la photographie du premier ministre du Québec, M. René
Lévesque.
En publiant
cette photo, tendancieuse selon les plaignants, La Presse faisait preuve de mauvaise
foi puisqu’elle associait indûment le premier ministre du Québec au terrorisme.
Un tel comportement apparaissait d’autant plus inexplicable que La Presse
annonçait déjà à la «une» de la même édition la découverte des engins en
question avec une autre photographie qui, elle, ne permettait pas de faire la
même relation insidieuse. Aussi les plaignants dénonçaient-ils une telle façon
de faire comme de la manipulation de l’opinion publique.
Commentaires du mis en cause
Vous affirmiez
au Conseil, pour votre part, que jamais La Presse n’avait voulu «associer le
premier ministre du Québec à des terroristes», et encore moins livrer à ses
lecteurs «un message subliminal». Ces photos avaient été prises, selon vous, au
poste de police dans un «décor» monté par les policiers qui ont disposé
eux-mêmes l’engin incendiaire sur l’exemplaire d’un journal qu’ils avaient sous
la main.
Vous souteniez
de plus que personne, au pupitre, n’avait remarqué «la malencontreuse
juxtaposition» et que même le président de l’association du Parti québécois de
la région de Montréal Ville-Marie, M. Paul Doyon, vous avait avoué lors d’une
conversation à ce sujet «que cela ne lui avait pas non plus sauté aux yeux».
Analyse
Il n’a pas semblé au Conseil que La Presse ait intentionnellement associé le premier ministre à des actes terroristes. Le Conseil n’en estime pas moins cependant que la photo en question peut donner prise aux accusations des plaignants. C’est pourquoi le Conseil se doit d’inviter les organes d’information à faire preuve de circonspection dans le choix de photographies qui, juxtaposées accidentellement à des circonstances ou à des événements qui n’ont aucune relation entre eux, risquent de créer de la confusion sur le véritable sens de l’information transmise et de causer préjudice aux personnes et à leur réputation.
Analyse de la décision
- C17F Rapprochement tendancieux