Plaignant
M. Claude
Philippon
Représentant du plaignant
M. Pierre Boily (avocat,
Boily, Cassar, Saint-Mleux Ascah 1/4 Panneton)
Mis en cause
La Tribune
[Sherbrooke]
Représentant du mis en cause
M. Jean
Vigneault (rédacteur en chef, La Tribune [Sherbrooke])
Résumé de la plainte
Le titre «Un
demi-voyant témoigne au procès de Claude Philippon: Des lavements pour
améliorer sa vue», paru dans l’édition du 17 octobre 1980 de La Tribune, est
sensationnel et tendancieux. Il comporte des conclusions fausses et non
conformes à la preuve déposée devant les tribunaux, en plus de couvrir de
ridicule la personne concernée.
Griefs du plaignant
Le Conseil de presse
a terminé l’étude de la plainte de votre client, M. Claude Philippon, contre le
titre de l’article non signé intitulé «Un demi voyant témoigne au procès de
Claude Philipon – Des lavements pour améliorer sa vue», paru dans l’édition du
17 octobre 1980 de La Tribune de Sherbrooke.
Selon vous, ce
titre, en plus de couvrir de ridicule votre client, était sensationnel,
tendancieux et comportait des conclusions qui n’étaient pas conformes à la
preuve offerte devant les tribunaux. Cette façon de faire de La Tribune était
inexcusable d’autant plus qu’au moment de la publication de cet article, le
procès en question n’était pas terminé.
Commentaires du mis en cause
Selon le
rédacteur en chef de La Tribune, M. Jean Vigneault, le titre en question, en
reprenant un élément d’information tiré d’un témoignage entendu dans cette
cause, était conforme au contenu du texte qu’il coiffait et faisait ressortir
les éléments d’information propres à susciter «la curiosité du lecteur». Il est
de pratique courante pour un organe d’information, affirmait en outre M.
Vigneault, de ne reprendre, dans un titre, qu’un seul élément d’une nouvelle
pour chapeauter un article, puisque «… un titre ne peut pas tout dire, et à
vouloir dire trop, il embrouille la perception… » Enfin, si le titre ne
reflétait que la version de la partie adverse dans la cause en question, cela
était dû au fait que seule cette partie avait fait entendre des témoignages à
ce moment-là. A la reprise du procès, La Tribune présenterait toutefois la
version des faits de l’accusé «qui recevra un traitement similaire puisque
l’affaire concerne un chiropraticien fort connu dans la région».
Analyse
Comme il l’a déjà exprimé en d’autres occasions, le Conseil considère que le choix des titres relève de la discrétion de l’éditeur. Bien sûr, cette discrétion n’est pas absolue et l’éditeur ou son délégué doit toujours faire preuve de la plus grande rigueur en sorte de fournir au public une information de la meilleure qualité qui soit.
Or, dans le présent cas, le Conseil est d’avis que le titre «Des lavements pour améliorer sa vue» ne faisait qu’attirer l’attention du lecteur sur un aspect particulier du témoignage du demandeur dans le procès en question, et qu’il était, en outre, conforme au contenu de l’article qu’il coiffait. En conséquence, le Conseil ne retient pas de blâme contre le journal La Tribune.
Analyse de la décision
- C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue