Plaignant
M. Sam Boskey
Mis en cause
CJAD-AM [Montréal]
et Trevor Oliver (animateur)
Résumé de la plainte
L’animateur de
l’émission de nuit de CJAD tient des propos déplacés et discriminatoires le 4
novembre 1980 alors qu’il commente l’action judiciaire intentée par deux
homosexuels contre Disneyland, pour les avoir empêchés de danser ensemble.
L’animateur évoque la possibilité d’un appel dans cette affaire si les
personnes concernées apprenaient à se défendre comme des hommes («make a
fist»), une allusion propre à entretenir le stéréotype de l’homosexuel
efféminé.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Sam Boskey qui s’en prenait
aux propos de l’animateur de l’émission de nuit de CJAD du 14 novembre dernier.
Monsieur Boskey
trouvait tout à fait déplacé et discriminatoire le commentaire lancé par
l’animateur de cette émission concernant le rejet de l’action judiciaire
entreprise par deux homosexuels contre Disneyland qui les avait empêchés de
danser ensemble. L’animateur, en effet, informait les auditeurs de la
possibilité d’un appel dans cette cause si jamais les personnes concernées
apprenaient à se défendre comme des hommes (make a fist), allusion et présomption,
selon le plaignant, propres à entretenir le stéréotype de l’homosexuel efféminé
(limp-wristed).
Des observations
comme celles-là étaient, selon le plaignant, indignes des ondes publiques, contraires
tant à la lettre qu’à l’esprit de la Charte québécoise des droits et libertés
de la personne de même qu’en contradiction avec les règlements du CRTC.
Le plaignant
estimait que CJAD se devait de s’excuser d’un tel comportement auprès de ses
auditeurs et prendre les décisions qui s’imposent pour éviter la répétition de
tels écarts. Enfin, il estimait que CJAD devrait, dans ses émissions d’affaires
publiques, consacrer du temps à la question de la discrimination exercée contre
les homosexuels de Montréal.
Analyse
Le Conseil considère que le commentaire en question, à cause de son caractère péjoratif, était inapproprié et déplacé. Même livré sous le sceau de l’humour, ce genre d’observation, en plus d’être méprisant et offusquant pour certaines personnes ou certains groupes, a comme effet d’entretenir des préjugés dans une société où la presse doit plutôt se faire un devoir de les dissiper.
Le Conseil a pris bonne note que la station CJAD s’est excusée auprès du plaignant et l’a assuré qu’elle prendrait les mesures propres à empêcher la répétition de tels écarts.
Analyse de la décision
- C18C Préjugés/stéréotypes