Plaignant
M. Jules-André
Vachon
Mis en cause
L’Artisan
[Repentigny]
Représentant du mis en cause
M. Richard
Gauthier (président, L’Artisan [Repentigny])
Résumé de la plainte
Le 25 janvier
1981, L’Artisan publie une annonce publicitaire du Parti libéral du Québec dans
laquelle la lettre «L» du sigle PLQ est presque illisible, ce qui laisse
facilement croire qu’il s’agit d’une publicité payée par le Parti québécois
(PQ). Le journal se fait ainsi le complice d’un procédé publicitaire douteux,
pour ne pas dire malhonnête.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Jules-André Vachon contre la
publication d’une annonce publicitaire qu’il estimait trompeuse dans l’édition
du 25 février 1981, de L’Artisan de Repentigny. Cette annonce laissait croire,
selon lui, que la publicité en question provenait du Parti québécois du comté
de l’Assomption alors que, dans les faits, il s’agissait d’une annonce payée
par le Parti libéral du Québec.
Selon le
plaignant, votre journal s’était fait le complice d’un procédé pour le moins
douteux, pour ne pas dire malhonnête, en publiant cette publicité où la lettre «L»
du sigle PLQ (Parti libéral du Québec) était presque illisible, laissant croire
au public qu’il s’agissait effectivement d’une publicité payée par le Parti
québécois.
Commentaires du mis en cause
Selon vous,
cette page publicitaire ayant été conçue et payée par l’organisation du Parti
libéral du Québec, il n’appartenait pas à votre journal de s’interroger sur son
contenu, surtout, si selon vos conseillers juridiques, ce type de publicité est
acceptable. Pourtant, vous preniez soin d’ajouter que, du point de vue journalistique,
vous n’en étiez pas des plus fiers. C’était même pour cette raison que, dans
son édition du 4 mars, L’Artisan dénonçait en éditorial «les agissements
douteux des parties politiques servant à apporter la confusion chez les
électeurs».
Votre journal
avait également publié, dans cette même édition, une mise au point du président
de l’Association du Parti québécois, monsieur Ernest Boudreau, qui dissociait
complètement son parti de cette page publicitaire.
Analyse
Le Conseil est d’avis que la publication de l’annonce en question est contraire aux exigences de l’éthique journalistique et du droit public à l’information. Les lecteurs ont été induits en erreur sur la provenance de cette annonce et ont été mal informés. En la publiant, votre journal s’est rendu complice d’un procédé inacceptable même s’il a fait paraître, dans son édition du 4 mars, une mise au point du Parti québécois qui a pu contribuer à lever l’ambiguïté de cette annonce publicitaire.
Même en matière de publicité, les organes d’information ont le devoir de veiller à la qualité de l’information transmise et leurs critères de publication ne doivent pas être subordonnés aux profits escomptés d’un achat de publicité.
Analyse de la décision
- C10C Publicité trompeuse