Plaignant
La Société des
loteries et courses du Québec
Représentant du plaignant
M. Jean-Marc Lafaille
(président, Société des loteries et courses du Québec)
Mis en cause
La Presse
[Montréal] et M. Gilles Gauthier (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Jean Sisto
(éditeur adjoint, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
La manchette «La
Société d’habitation et Loto-Québec : un rapport parle de négligence flagrante»
et l’article du journaliste Gilles Gauthier paru sous le titre «Rénovation de
l’édifice de Loto-Québec – SHQ : un rapport interne parle de négligences
flagrante des collaborateurs du président», publiés dans l’édition du 26
janvier 1981 de La Presse, laissent insidieusement croire au public que
Loto-Québec est impliquée dans une affaire qui concerne uniquement la Société
d’habitation du Québec. Le rectificatif apporté à cette erreur est inapproprié
et insuffisant.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de la Société des loteries et courses du
Québec contre le journal La Presse pour l’article du 26 janvier dernier annoncé
à la une par: «La Société d’habitation et Loto-Québec: un rapport parle de
négligence flagrante» et intitulé en page A-4: «Rénovation de l’édifice de
Loto-Québec – SHQ: un rapport interne parle de négligences flagrante des
collaborateurs du président», paru sous la signature de monsieur Gilles
Gauthier.
Selon la
plaignante, tant par les titres fallacieux que par les allusions tendancieuses
contenues dans l’article, La Presse et son journaliste laissaient
insidieusement croire au public que Loto-Québec était impliquée dans une
affaire concernant uniquement la Société d’habitation du Québec alors qu’ils
auraient dû savoir que Loto-Québec n’y avait rien à voir puisque l’édifice
mentionné avait été cédé à la SHQ en 1978. Loto-Québec estimait enfin que le
rectificatif apporté par La Presse était inapproprié.
Commentaires du mis en cause
Vous affirmiez
pour votre part au Conseil qu’il était évident que La Presse avait fait une
erreur en écrivant que l’édifice en question appartenait encore à Loto-Québec,
erreur qu’elle avait par ailleurs rectifiée.
Dégageant sa
responsabilité vis-à-vis les titres en question, monsieur Gilles Gauthier
informait, quant à lui, le Conseil, que s’il avait utilisé l’expression
«édifice Loto-Québec» c’était parce que tout le monde ou presque à l’Assemblée
nationale, y compris le ministre responsable du dossier, l’identifiait comme
tel. Même le document de la Société d’habitation du Québec identifiait
l’édifice en question comme «l’édifice Loto-Québec coin Saint-Denis et
Ontario».
Analyse
Le Conseil est d’avis qu’effectivement les titres en question étaient susceptibles d’induire le public en erreur et de porter préjudice à la réputation de Loto-Québec comme l’a d’ailleurs reconnu La Presse. Le Conseil estime toutefois que La Presse a apporté des correctifs satisfaisants et conformes aux exigences du droit du public à l’information en publiant dans son édition du 28 janvier la mise au point du président de la Société Loto-Québec en page 8, en page 4, un article de son propre cru et enfin un rectificatif en bonne vue à la page A-5 de son édition du 31 janvier.
Le Conseil ne retient pas de blâme contre monsieur Gilles Gauthier. D’une part, ce dernier n’est pas responsable des titres dont La Presse a coiffé le reportage en question. D’autre part, en désignant l’édifice occupé par la Société d’habitation du Québec comme «l’édifice Loto-Québec», le journaliste n’a fait que reprendre, de bonne foi, un terme employé couramment par les différents intervenants dans le dossier de la Société d’habitation du Québec et même utilisé dans un document officiel émanant de cette dernière.
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C11F Titre/présentation de l’information
- C19B Rectification insatisfaisante