Plaignant
Le Syndicat des
professionnels du gouvernement du Québec
Représentant du plaignant
M. Marcel Théberge
(secrétaire, Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec)
Mis en cause
The Gazette
[Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Clair Balfour
(ombudsman, The Gazette [Montréal])
Résumé de la plainte
Dans ses
articles des 12 et 18 juin 1981 intitulés «Quebec union ponders strike over
minority hiring» et «Civil servants walk out today», The Gazette laisse
faussement croire que les membres du Syndicat des professionnels du
gouvernement du Québec (SPGQ) s’opposent à un objectif de la Loi 12 qui vise à
encourager l’embauche des femmes, des handicapés et des non-francophones dans
la fonction publique. Contrairement aux affirmations du journal, la réaction du
Syndicat n’a rien à voir avec l’embauche de ces personnes, mais porte
essentiellement sur les clauses relatives à la sécurité d’emploi. Les articles
incriminés contribuent à déprécier le Syndicat auprès de l’opinion publique.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte du Syndicat des professionnels du
Gouvernement du Québec (SPGQ) contre les articles des 12 et 18 juin 1981 publiés
par The Gazette sous les titres: «Quebec union ponders stike over minority
hiring» et «Civil servants walk out today».
Le Syndicat
reprochait à votre journal d’avoir laissé entendre que les membres du SGGQ
s’opposaient à l’un des objectifs de la loi 12 qui vise à encourager l’embauche
des femmes, des personnes handicapées et des non-francophones dans la fonction
publique du Québec. Or, selon le Syndicat, le problème que lui posait la loi
12, et qui justifiait son déblayage, n’avait absolument rien à voir avec
l’embauche des personnes en question, mais portait essentiellement sur les
clauses relatives à la sécurité d’emploi comme le stipulait d’ailleurs son
communiqué du 17 juin 1981 tel que le reportait La Presse, Le Journal de
Montréal, Le Journal de Québec et Le Soleil dans leur édition du 18 juin 1981.
Ainsi, en associant l’action du Syndicat à un objectif de la loi que ce dernier
ne contestait pas, The Gazette avait contribué à le déprécier dans l’opinion
publique, comme en faisait foi, par exemple, la réaction du groupe
Participation Québec qui jugeait son geste discriminatoire.
Commentaires du mis en cause
En votre
absence, l’ombudsman de The Gazette, monsieur Clair Balfour, informait le
Conseil que, selon lui, l’importance de la nouvelle résidait dans l’interruption
de l’activité gouvernementale causée par le débrayage du Syndicat et non dans
les raisons qui incitaient ce dernier à contester la loi et à débrayer. D’autre
part, ce n’est que pour permettre au public de prendre connaissance de l’objet
de la loi 12 que le journal en avait rapporté les objectifs, notamment ceux qui
visaient à encourager l’embauche des femmes, des handicapés, des
non-francophones dans la fonction publique du Québec.
Analyse
Parce qu’ils ne faisaient pas état des raisons qui ont incité le Syndicat des professionnels du Gouvernement du Québec (SPGQ) à débrayer pour contester la loi 12, les articles en question pouvaient effectivement laisser croire que ce dernier s’opposait à l’embauche des femmes, des personnes handicapées et des non-francophones dans la fonction publique du Québec.
Le Conseil estime que The Gazette a, dès lors, mal informé ses lecteurs et a, partant, déprécié le Syndicat aux yeux de l’opinion publique. The Gazette aurait dû prendre la peine d’expliquer les véritables raisons qui ont incité le Syndicat à contester la loi 12. Le Conseil trouve ce manque d’autant plus déplorable que The Gazette a persisté, dans son article du 18 juin, à taire ces raisons malgré la demande que lui avait faite le Syndicat.
Analyse de la décision
- C11C Déformation des faits