Plaignant
M. M.W. DeBolt
Mis en cause
The Gazette
[Montréal] et Mme Janet Bagnall (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Clair Balfour
(éditeur adjoint et ombudsman, The Gazette [Montréal])
Résumé de la plainte
La journaliste
Janet Bagnall fait preuve d’irresponsabilité en affirmant que la secte
religieuse «The Way International» pratique un culte dangereux. L’article de la
journaliste, publié sous le titre «Montreal fertile ground for cult recruiters»
dans l’édition du 6 novembre 1981 de The Gazette, ne fait voir qu’un côté de la
médaille et traite le sujet de façon sensationnelle. Il induit le public en
erreur et cause un grave préjudice aux membres de la section montréalaise de
cette organisation. The Gazette refuse de publier la lettre ouverte de la
plaignante, faisant ainsi preuve de partialité.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de votre plainte contre l’article de madame Janet Bagnall,
journaliste, paru sous le titre: «Montreal fertile ground for cult recruiters»
dans l’édition du 6 novembre 1981 du journal The Gazette.
Vous reprochiez
à madame Bagnall d’avoir manqué à l’éthique journalistique et d’avoir fait preuve
d’irresponsabilité en affirmant que la secte religieuse The Way International
pratiquait un culte dangereux. En ne faisant voir, selon vous, qu’un côté de la
médaille, sans prendre la peine de vérifier ses informations auprès des
responsables de cette organisation et en traitant ce dossier de façon
sensationnelle, la journaliste avait à votre avis, induit le public en erreur
et causé un grave préjudice aux membres de la section montréalaise de cette
organisation.
Aussi, afin de
rétablir les faits, vous demandiez à The Gazette de publier votre lettre
ouverte dans laquelle vous relatiez l’expérience personnelle très positive que
vous avez eue avec des membres de la secte en question. Vous laissiez même tout
loisir au journal d’en retrancher certains passages s’il la jugeait trop longue
et de la publier là où bon lui semblait. Or, en n’acquiesçant pas à votre
demande, The Gazette avait démontré, selon vous, qu’elle ne publiait que les
lettres coïncidant avec son orientation éditorial, contrairement à sa responsabilité
d’informateur public.
Commentaires du mis en cause
Madame Bagnall
prétendait, pour sa part, que l’article en question informait bien le public
sur les dangers que pouvaient encourir les adeptes des sectes religieuses. Sans
mettre en doute l’expérience personnelle positive que vous avez eue avec des
membres de The Way International, elle estimait que celle-ci ne remettait pas
en question la valeur ou la véracité du témoignage peu élogieux formulé par un
ancien membre dont elle faisait état dans son article. Elle déplorait, enfin,
que les responsables de cette secte aient refusé de lui faire part de leur
version lorsqu’elle leur a demandée.
Rejetant le
bien-fondé de votre plainte, l’éditeur adjoint et ombudsman de The Gazette,
monsieur Clair Balfour, précisait au Conseil que son journal n’avait pas publié
votre lettre de six pages parce qu’elle était trop longue et aussi parce que
vous n’aviez pas clairement indiqué qu’elle était pour publication. En outre,
vous n’aviez pas raison, selon monsieur Balfour, d’affirmer que The Gazette ne
publiait que les lettres favorables à son orientation éditorial; les critères
qui régissent la publication des lettres ouvertes stipulant justement que la
priorité est accordée à celles qui expriment des points de vue contraires.
Analyse
Le Conseil est d’avis que madame Janet Bagnall s’est acquitté de sa tâche conformément aux règles de l’éthique journalistique. Il ne retient aucun blâme contre elle.
Le Conseil ne retient pas de blâme non plus contre The Gazette pour n’avoir pas publié votre point de vue. Il est d’avis, en effet, que ce quotidien a agi, dans ce cas, conformément à sa prérogative rédactionnelle qui lui permet de publier, de rejeter ou encore d’abréger les textes que lui font tenir ses lecteurs. Rien ne permet non plus, en l’occurrence, d’attribuer la décision de The Gazette de ne pas publier votre texte à un quelconque désir de taire des informations qui ne correspondraient pas à ses prises de position en éditorial ou encore de priver ses lecteurs d’une information d’intérêt public.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes
- C13A Partialité