Plaignant
La Société
nationale des Québécois de l’Outaouais
Représentant du plaignant
M. Jacques Dupont
(président, Société nationale des Québécois de l’Outaouais)
Mis en cause
Le Droit
[Ottawa]
Représentant du mis en cause
M. Jean-Robert Bélanger
(éditeur et directeur général, Le Droit [Ottawa])
Résumé de la plainte
Le Droit couvre
les célébrations de la Fête nationale du Québec dans l’Outaouais de manière partiale.
Le journal passe sous silence la plus importante manifestation de ces
célébrations, le spectacle du groupe Corbeau, démontrant ainsi son mépris pour
ces fêtes et son parti pris pour le Festival franco-ontarien, auquel il accorde
une couverture abondante.
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte que vous portiez au nom de la Société
nationale des Québécois de l’Outaouais contre le journal Le Droit qui, à votre sens,
a fait preuve de partialité dans son compte rendu inexact et incomplet des
célébrations de la Fête nationale du Québec dans l’Outaouais. En passant sous
silence, dans son édition du 25 juin 1983, la plus importante manifestation de
ces célébrations, soit le spectacle donné par le groupe québécois Corbeau le 23
juin, Le Droit avait démontré son mépris pour ces fêtes et son parti pris pour
le Festival franco-ontarien auquel il a accordé une couverture abondante.
Commentaires du mis en cause
L’éditeur et
directeur général du Droit, monsieur Jean-Robert Bélanger, considérait qu’il
était malheureux que Le Droit n’ait pu couvrir l’événement en question, mais
que cette décision avait été dictée d’une part par le manque de personnel (un
seul journaliste disponible) et, d’autre part, par la nécessité de faire un
choix entre ce spectacle auquel ont assisté 15 000 personnes et le concert de
Vigneault (30 000 personnes) qui se déroulait au même moment à Ottawa.
En indiquant que
le manque de journalistes disponibles pouvait s’expliquer en partie par le fait
que Le Droit n’est pas publié le 24 juin, monsieur Bélanger faisait état des
nombreux articles (9 dans la période du 19 mai au 25 juin) que son journal
avait consacrés à la Fête nationale des Québécois. Rien ne justifiait, à son
sens, votre indignation, non plus que vos accusations à l’effet que Le Droit
ferait preuve de discrimination envers les citoyens de l’Outaouais québécois.
Le journal couvre largement l’Ouest québécois et y consacre de nombreux
articles en première page lorsque les événements le justifient.
Réplique du plaignant
Loin de vous
convaincre, les arguments de monsieur Bélanger ne vous incitaient qu’à vous
interroger à nouveau sur l’impartialité du journal, lequel, selon vous, n’a
toujours accordé qu’une attention limitée et souvent négative aux festivités du
côté québécois, alors qu’il accordait une attention soutenue au Festival
franco-ontarien et cela, depuis les débuts de ce festival. Le «fort penchant»
franco-ontarien du journal avait sans doute, selon vous, contribué à dicter au
directeur de l’information le choix d’affecter le journaliste disponible à la
couverture de ce spectacle dont vous souteniez toujours qu’il n’avait pas
l’ampleur que lui prêtait Le Droit.
Analyse
Le Conseil répète que l’attention que décide de porter un organe d’information à un sujet particulier, le choix des affectations et la façon de traiter l’information relèvent du jugement rédactionnel des médias et des professionnels de l’information. Le Conseil ne saurait intervenir dans de telles décisions sans risquer de devenir un organisme de direction et d’orientation de l’information.
Le Conseil déplore toutefois, comme l’éditeur du Droit, que le journal n’ait pas traité du spectacle du groupe Corbeau. Le Conseil ne saurait cependant, autrement que par voie de procès d’intention, conclure au parti pris de ce journal.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture