Plaignant
M. Vincent
Meilleur (comptable, [M. Gilles Gendron])
Représentant du plaignant
M. Jules Lesage (avocat,
Poupart, Thomas, Lesage 1/4 Ass.)
Mis en cause
Le Journal de
Montréal et M. Jacques Beauchamp (chroniqueur)
Représentant du mis en cause
Mme Lucie
Gendron (avocate, service juridique de Quebecor)
Résumé de la plainte
Le 20 août 1983,
dans sa chronique «Entre vous et moi», le journaliste sportif Jacques Beauchamp
du Journal de Montréal accuse à tort le plaignant d’avoir perçu des sommes
importantes après avoir «arrangé» une course de chevaux. Sa rectification,
publiée le 16 septemble, s’avère insatisfaisante.
Griefs du plaignant
Le Conseil de presse
a terminé l’étude de la plainte de monsieur Vincent Meilleur qui vous
reprochait d’avoir porté atteinte, dans votre chronique du 20 août 1983, à son
intégrité professionnelle en l’accusant faussement et malicieusement, de même
que son frère et monsieur Gilles Gendron, d’avoir arrangé une course et d’en
avoir perçu des sommes importantes.
Le plaignant
n’étant satisfait «ni de la teneur ni du ton» de la rectification apportée dans
votre chronique du 16 septembre 1983, considérait qu’il serait trop facile pour
vous de vous en tenir simplement «à une rectification de ce genre» chaque fois
que vous faisiez des remarques désobligeantes, le plus souvent sur le monde des
courses.
Commentaires du mis en cause
Maître Lucie
Gendron du service juridique de Québécor Inc. considérait pour sa part comme
suffisante et conforme aux exigences du plaignant la mise au point du 16
septembre dans laquelle vous disiez devoir accepter la parole de monsieur
Meilleur à l’effet que ni lui, ni son frère, ni monsieur Gilles Gendron n’avaient
parié dans la course en question et qu’il n’avait jamais été dans votre
intention «de porter atteinte à leur réputation». Maître Gendron considérait en
outre les remarques de plaignant comme «sans fondement, remplies
d’insinuations». Elle s’interrogeait sur «le sérieux du but visé par les
plaignants dans leur persistance à vouloir maintenir leur plainte».
Réplique du plaignant
Monsieur
Meilleur répliquait en affirmant que maître Gendron n’avait «rien compris» au
problème soulevé par sa plainte. Ce qu’il vous reprochait c’était d’avoir
attaqué son intégrité professionnelle en confondant paris, comptable et
plaignants.
Analyse
Le chroniqueur jouit d’une grande latitude dans la formulation de ses jugements et l’expression de ses prises de position. Toutefois, ce dernier doit, comme tout professionnel de l’information, accorder une grande précaution à l’exactitude des faits qu’il rapporte et s’abstenir de porter des jugements sans présenter aux lecteurs des preuves de ses avancés. Il doit aussi corriger les erreurs commises afin de faire justice aux personnes mises en cause.
Bien qu’il apprécie le fait que la rectification publiée dans votre chronique du 16 septembre 1983 fut placée en début de texte, le Conseil estime que cette dernière, tant par son ton que par sa teneur, ne réparait pas nécessairement le tort qu’a pu causer votre chronique du 20 août précédent.
Analyse de la décision
- C17A Diffamation
- C19B Rectification insatisfaisante