Plaignant
M. Marc-Olivier
Rainville
Mis en cause
CBF-AM [SRC,
Montréal] et M. Gilbert Bringué (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Pierre O’Neil
(directeur du service de l’information, Société Radio-Canada [Montréal])
Résumé de la plainte
Le journaliste
Gilbert Bringué formule un commentaire personnel à la fin d’un reportage diffusé
sur les ondes de CBF le 26 novembre 1984. Il associe les positions de certains
intervenants sociaux aux politiques préconisées par M. Réal Caouette. De plus,
le journaliste qualifie la philosophie de M. Caouette de «vieille théorie».
Griefs du plaignant
Le Conseil de
presse a terminé l’étude de la plainte de monsieur Marc-Olivier Rainville qui
reprochait au journaliste Gilbert Bringué de Radio-Canada d’avoir émis un
commentaire personnel à la fin de son reportage diffusé à la radio, le 26
novembre 1984.
Monsieur
Rainville faisait grief au journaliste d’avoir manqué d’objectivité en
rapprochant, à la fin de son reportage, les positions défendues par certains
intervenants sociaux et les politiques préconisées par le défunt Réal Caouette.
Le plaignant soutenait que le journaliste n’étant pas éditorialiste, il
n’aurait pas dû non plus qualifier de «vieille théorie» la philosophie de
monsieur Caouette.
Commentaires du mis en cause
Dans ses
commentaires, monsieur Gilbert Bringué estimait que la conclusion qui lui était
reprochée était le fruit de sa longue expérience de courriériste parlementaire
et n’avait pour but que «d’enrichir l’information» qu’il transmettait au
public. Si d’aucuns, de poursuivre, monsieur Bringué, voulaient voir dans
l’expression «vieille théorie» un élément quelque peu désobligeant,
l’expression «les belles années de Réal Caouette» utilisée dans le même
reportage devrait pour le moins rectifier cette impression. Monsieur Bringué
soumettait en conclusion qu’il ne fallait pas confondre «reporter» et
«rapporteur».
De son côté,
monsieur Pierre O’Neil, directeur du Service de l’information à Radio-Canada,
estimait que le plaignant jouait sur une définition équivoque du mot
commentaire qui n’était pas celle retenue par le Conseil dans sa brochure
«Réflexion sur les droits et responsabilités de la presse». Le plaignant
qualifiait de commentaire ce qu’il était convenu d’appeler analyse, mise en
situation sans expression d’opinion.
Analyse
Telle que présentée, votre plainte du 26 novembre 1984 ne peut faire l’objet d’une étude devant le Conseil.
L’écoute du reportage de monsieur Gilbert Bringué ne m’a pas permis de déceler un manque d’objectivité de la part du journaliste. Le commentaire que vous incriminez est le suivant:
«Les solutions de rechange de l’organisme comporte un son de cloche quelque peu familier: un rôle accru du gouvernement dans l’économie, une baisse des taux d’intérêts imposés par la Banque du Canada et un accroissement de la masse monétaire, c’est-à-dire le montant d’argent en circulation, de façon à faciliter les interventions du gouvernement. Une vieille théorie qu’on avait un peu oubliée depuis les grandes années du regretté Réal Caouette».
Monsieur Bringué fait un rappel historique somme toute assez juste et le ton employé est respectueux. Je ne saurais voir dans l’expression «vieille théorie» une quelconque insinuation que les politiques de monsieur Caouette datent un peu. Cette théorie n’est effectivement pas nouvelle.
Analyse de la décision
- C20A Identification/confusion des genres
Date de l’appel
30 April 1985
Appelant
M. Marc-Olivier
Rainville
Décision en appel
Le plaignant
prétend que la décision rendue par le secrétariat contient une mauvaise
interprétation du «rappel historique» qui, dans le contexte du reportage
incriminé, témoigne d’un biais regrettable de la part du journaliste.
Le Comité des
cas rejette l’appel.