Plaignant
M. Paul Turcotte
(éditeur, Image [Chambly])
Mis en cause
Le Journal des
Rivières, section Le Montérégien [Chambly] et M. Serge Lavallée (directeur de
l’information)
Résumé de la plainte
La note «A
propos de Paul Turcotte», publiée par Le Journal des Rivières le 21 mai 1985,
porte atteinte à la réputation du plaignant. Le texte dénonce à tort certaines
affirmations du plaignant, dont plusieurs concernent ce journal, en plus de
laisser croire qu’il a déjà opéré un service ambulancier de manière
frauduleuse.
Griefs du plaignant
Le Conseil a
terminé l’étude de la plainte de M. Paul Turcotte qui reprochait au Montérégien
d’avoir porté atteinte à sa réputation.
M. Turcotte s’en
prenait à une note de la rédaction du journal parue le 21 mai 1985 dans
laquelle la direction du journal disait vouloir rectifier certaines
déclarations qu’auraient faites le plaignant au sujet de sa participation et de
son apport à la mise sur pied du Montérégien.
Cette note,
intitulée «A propos de Paul Turcotte», stipulait «qu’un individu répondant au
nom de Paul Turcotte circule actuellement dans les commerces de Chambly sous
prétexte de vendre de la publicité pour un nouveau journal». Selon les informations
recueillies par le journal, poursuivait-on, le plaignant aurait affirmé qu’il
était le principal maître d’oeuvre du Montérégien et que le journal ne l’aurait
pas payé, ce que le journal infirmait. «De plus M. Turcotte aurait dit à des
commerçants qu’il était journaliste-photographe parfois à La Presse, parfois à
The Gazette selon son humeur, ce qui est faux». Enfin, toujours d’après cette
note, M. Turcotte aurait «raconté plusieurs autres histoires abracadabrantes».
La note se terminait en rappelant que le plaignant avait déjà «défrayé les
manchettes locales comme propriétaire des Ambulances Trinité» et qu’il avait
ensuite quitté la région.
Ces propos
étaient diffamatoires, selon le plaignant, M. Turcotte affirmant qu’il n’avait
été que partiellement payé par le journal et que ce dernier aurait publié de
ses photos sans toutefois acquitter les droits d’auteurs revenant au plaignant.
M. Turcotte niait également avoir déclaré qu’il travaillait à La Presse et à
The Gazette, le plaignant précisait qu’il leur envoie seulement «des textes et
photos pour leur acceptation».
Par ailleurs, le
plaignant s’en prenait au dernier paragraphe de cette note dans lequel le
journal «semble dire» qu’il avait opéré un service d’ambulance
«frauduleusement». M. Turcotte affirmait avoir eu une très bonne réputation
dans ce domaine et avoir opéré ce commerce pendant huit ans avant de vendre
pour des raisons purement matérielles et techniques.
Commentaires du mis en cause
De son côté, M.
Serge Lavallée, directeur de l’information du Montérégien, réitérait ce qui
avait été écrit dans l’article incriminé. M. Lavallée disait avoir fait cette
mise au point à la suggestion d’un sergent-détective de la Sûreté municipale de
Chambly qui avait été appelé à se pencher sur cette affaire.
Concernant les
cachets non payés au plaignant, M. Lavallée affirmait que c’était faux et il
faisait remarquer à ce sujet que ceci ne relevait pas du mandat du Conseil.
Quant au passé
d’ambulancier du plaignant «qu’il suffise de dire, poursuivait M. Lavallée, que
dans l’édition de juillet de son « journal » L’Image, il reconnaissait
avoir dû quitter Chambly il y a quelques années à cause de « pressions
politiques » du milieu… un euphémisme pour signifier que le directeur des
incendies de Chambly, M. Laurent Blanchard, lui avait interdit l’accès aux
lieux d’un sinistre (…) à cause de l’attitude cavalière» du plaignant. M.
Lavallée faisait également état des poursuites judiciaires intentées contre M.
Turcotte relativement à une plainte d’une personne ayant eu recours à son
service ambulancier.
Enfin, M.
Lavallée transmettait deux déclarations écrites de personnes attestant la
teneur de l’article incriminé.
Réplique du plaignant
Dans sa
réplique, M. Turcotte infirmait à nouveau les dires du journal et affirmait
n’avoir jamais tenté de discréditer l’entreprise dirigée par M. Lavallée. M.
Turcotte disait ne pas savoir pourquoi le directeur du Montérégien s’en prenait
à lui constamment.
Le plaignant
affirmait d’autre part pouvoir prouver qu’il avait déjà travaillé pour The Gazette
et prouver également que le Montérégien n’avait pas encore honoré certaines
dettes envers lui.
M. Turcotte
disait enfin s’être informé auprès du policier qui aurait suggéré au journal de
publier la notice incriminée. Ce policier aurait nier avoir fait une telle
suggestion au journal.
Analyse
Le Conseil estime que Le Montérégien était autorisé à publier la notice «A propos de Paul Turcotte». Le Conseil ne voit pas dans le geste du journal une quelconque atteinte à la réputation du plaignant, mais bien une rectification de faits que le plaignant n’a pu, de l’avis du Conseil, infirmer sans se contredire lui-même.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture
- C17A Diffamation