Plaignant
Le Syndicat des
employés de CFJP-TV [TQS, Montréal]
Représentant du plaignant
M. Sylvain Drapeau
et M. Yves Malo (vice-présidents, Syndicat des employés de CFJP-TV [TQS,
Montréal])
Mis en cause
CFJP-TV [TQS,
Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Jean Rivard
(vice-président, information et affaires publiques, CFJP-TV [TQS, Montréal])
Résumé de la plainte
L’émission
«Sports Plus» de Télévision Quatre-Saisons se voit forcée de diffuser un
extrait de chaque programme de trot et amble tenu à l’hippodrome Blue Bonnets,
ce qui constitue une intrusion commerciale inadmissible dans l’information. Le
8 septembre 1989, l’émission est contrainte par la direction de l’information
de présenter une course en entier car, selon cette dernière, «c’est ce qui est
entendu». Ce sont les gens de Blue Bonnets, et non les journalistes de
l’émission «Sports Plus», qui se chargent de choisir la course diffusée sur les
ondes.
Griefs du plaignant
Le 7 octobre
1989, le Syndicat des employés de Télévision Quatre Saisons (TQS) dépose une
plainte au Conseil contre la direction de l’information de TQS pour intrusion
commerciale à l’intérieur du bulletin de nouvelles sportives «Sports Plus».
Le Syndicat, par
l’entremise de M. Sylvain Drapeau et de M. Yves Malo, porte les faits suivants
à l’attention du Conseil:
– l’émission
«Sports Plus» est «forcée» depuis le début de l’été, de diffuser un extrait de
chaque programme de trot et amble présenté à l’hippodrome de Blue Bonnets;
– le 8 septembre
1989, la direction de l’information a donné l’ordre de diffuser intégralement
une épreuve de Blue Bonnets. Suite aux protestations exprimées par la section
sportive, le vice-président, information et affaires publiques, M. Jean Rivard,
aurait déclaré que la course devait passer intégralement, malgré les
récriminations, car, «c’est ce qui est entendu».
Le bulletin de
Sports Plus a été prolongé de deux minutes afin de diffuser cette épreuve. Le
journaliste Jean Saint-Onge a décidé, pour sa part, d’avertir les
téléspectateurs qu’«exceptionnellement ce soir, comme le vice-président à
l’information nous l’a ordonné, nous vous présentons la course en entier»;
– le 10 novembre
1989, la course présentée sur les ondes, choisie par Blue Bonnets, a été une
course sans histoire alors qu’un accident spectaculaire s’est produit au cours
d’une autre épreuve. Les représentants de Blue Bonnets n’ayant jamais mentionné
la disponibilité de ces images, et personne n’étant assigné à la couverture de
ces événements, l’histoire est passée inaperçue à Sports Plus.
Commentaires du mis en cause
Invité à
commenter cette plainte, M. Jean Rivard informe le Conseil, le 4 juin 1990, que
«Télévision Quatre Saisons entend désormais se soumettre à la compétence du
Conseil canadien des normes de la radiodiffusion établi par l’Association
canadienne des radiodiffuseurs. En conséquence, Télévision Quatre Saisons
n’entend pas commenter au Conseil de presse l’incident auquel se rapporte la
plainte du Syndicat».
Analyse
Le respect de l’autonomie et de l’indépendance des services de l’information, par rapport aux services de la publicité ou de la promotion, est un principe que le Conseil a fait valoir à plusieurs reprises aux médias d’information.
Dans le cas présent, le Conseil ne peut que réitérer ce principe, puisqu’il n’est pas en mesure, faute d’informations suffisantes, de juger le bien-fondé de la plainte du Syndicat des employés de TQS. En effet, invité à commenter cette plainte, M. Jean Rivard, vice-président, information et affaires publiques, a informé le Conseil, le 4 juin 1990, que «Télévision Quatre Saisons entend désormais se soumettre à la compétence du Conseil canadien des normes de la radiodiffusion établi par l’Association canadienne des radiodiffuseurs. En conséquence, Télévision Quatre Saisons n’entend pas commenter au Conseil de presse l’incident auquel se rapporte la plainte du Syndicat».
Le refus de Télévision Quatre Saisons de fournir, d’une part, sa version des faits, et d’autre part, l’enregistrement des émissions mises en cause, a empêché le Conseil d’obtenir une partie importante des informations nécessaires à l’examen de cette plainte. Le Conseil blâme donc Télévision Quatre Saisons pour son refus de collaborer.
Le Conseil regrette que TQS utilise le motif de l’éventuelle formation du Conseil canadien des normes de la radiodiffusion pour refuser de répondre à une plainte portée à son endroit.
Analyse de la décision
- C21G Indépendance des services d’information et de publicité
- C24A Manque de collaboration