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D1992-02-013

13 avril 1994

Plaignant

M. Jacques Guay
(professeur, Université Laval)

Mis en cause

Le -30-
[Montréal], La Presse [Montréal], M. Yves Boisvert (journaliste) et M. Guy
Cormier (collaborateur)

Représentant du mis en cause

M. Alain Dubuc
(éditorialiste en chef, La Presse [Montréal])

Résumé de la plainte

Les journalistes
Yves Boisvert et Guy Cormier poursuivent une campagne de dénigrement contre le
plaignant dans des textes publiés par La Presse et Le -30- en octobre 1991,
novembre 1991 et février 1992. Ces textes traitent du stage réalisé par le
plaignant, professeur de journalisme, à Radio-Pékin international. Ils sont
construits à partir de faussetés, de demi-vérités, de procès d’intention et de
rapprochements entre des faits sans relation entre eux.

Faits

La plainte
concerne des articles parus dans le quotidien La Presse et le magazine Le -30-,
lesquels évoquent un stage effectué par M. Jacques Guay, professeur de
journalisme à l’Université Laval, à Radio-Pékin international, à l’occasion
d’un congé sabbatique:

1. un article de
M. Yves Boisvert, paru dans l’édition du 31 octobre 1991 de La Presse sous le titre:
«A Radio-Pékin, le journaliste Jacques Guay admet collaborer à un organe de
propagande»;

2. un billet de
M. Guy Cormier, paru le 10 novembre 1991 dans La Presse sous le titre: «Guaytés
pékinoises»;

3. un
commentaire de M. Yves Boisvert, paru en novembre 1991 dans Le -30- sous le
titre «La voix québécoise du régime de Pékin…»;

4. une réplique
de M. Yves Boisvert, publiée à la suite d’une mise au point de M. Jacques Guay,
parue dans La Presse du 3 février 1992.

Griefs du plaignant

M. Jacques Guay
estime que ces textes constituent «dans leur ensemble une opération de
dénigrement visant à détruire (sa) crédibilité comme professeur de journalisme
et tout spécialement comme professeur spécialisé dans les pratiques et
l’éthique». Selon M. Guay, ces textes seraient «bâtis à partir de faussetés, de
demi-vérités, de procès d’intention, de rapprochements de faits n’ayant aucun
rapport entre eux».

Il reproche en
outre au journaliste Yves Boisvert, dans les deux textes qu’il a signés,
d’avoir présenté son activité à Radio-Pékin comme une collaboration délibérée à
un organe de propagande, en laissant croire qu’il faisait de la «propagande
pure et dure», alors qu’il y travaillait comme expert, et qu’à titre de
professeur d’université, il faisait de «l’observation participante» dans le but
d’aller «voir comment fonctionnait un organe de diffusion d’informations
officielles dans un pays où l’information est au service du pouvoir».

M. Guay reproche
également à M. Boisvert de l’avoir faussement présenté comme «lecteur de
« nouvelles »» et animateur (d’émission) à Radio-Pékin; d’avoir écrit
qu’il livrait des reportages sur les ondes, alors qu’il s’agissait de notes de
voyages et d’observations sur la vie courante, cela n’ayant rien à voir avec la
couverture d’événements.

A propos du
billet de M. Guy Cormier, M. Guay dénonce entre autres les attaques ad hominem;
le fait d’avoir laissé entendre qu’il était «devenu quelque chose comme
conseiller en relations publiques du gouvernement chinois»; le fait d’avoir
faussement affirmé: «L’émission s’intitule « Guaytés pékinoises »»,
alors qu’aucune émission ne lui était confiée. Il considère que M. Cormier,
dans son billet, et M. Boisvert, dans sa réplique à sa mise au point publiée le
3 février 1992, lui font «assumer le massacre de Tian’anmen, les prisonniers
politiques et la répression en Chine en (lui) prêtant, entre autres, un rôle
(qu’il n’a) jamais eu».

Enfin, M. Guay
estime être victime d’un dénigrement qui lui a causé de nombreux ennuis, et
n’avoir rien fait pour mériter un tel traitement. Il ne voit pas en quoi son
stage à Radio-Pékin pouvait remettre en question ce qu’il écrivait au Québec
concernant le métier de journaliste.

Commentaires du mis en cause

M. Alain Dubuc,
éditorialiste en chef de La Presse, considère que l’accusation de M. Guay selon
laquelle les textes litigieux constituent une «opération de dénigrement visant
à détruire sa crédibilité» est sans fondement.

Pour ce qui est
de l’article de M. Boisvert, M. Dubuc rappelle que «la mission d’un quotidien
d’information l’amène à publier des articles critiques, qui peuvent être durs
pour ceux qui en sont l’objet, à condition que ces textes respectent des normes
professionnelles et que l’on puisse en démontrer la pertinence». A ce titre, il
fait valoir que M. Guay «est un personnage public, qui s’est exprimé à
plusieurs reprises sur les questions d’éthique, et que, pour cette raison, un
article qui décrit ses activités professionnelles est d’intérêt public».

Il estime
également que M. Boisvert a présenté correctement les faits et respecté les
critères d’équilibre en rapportant le point de vue de M. Guay dans l’article.
Quant au choix des mots et l’imprécision de certains faits, ceux-ci
«correspondent aux écarts normaux que l’on retrouve dans un article
d’information».

Pour ce qui est
du billet de M. Cormier, M. Dubuc souligne qu’il s’agit d’un «texte d’opinion,
qui respecte les normes du genre, notamment en ce qui concerne sa dimension
critique». Ce texte étant en outre rédigé sur le mode humoristique, d’ajouter
M. Dubuc, M. Guay fait preuve de manque d’humour en prenant au sérieux le
passage: «L’émission s’intitule « Guaytés pékinoises».

M. Dubuc fait
par ailleurs remarquer que M. Guay a eu par deux fois la possibilité de
répliquer à l’article de M. Boisvert. De ce fait, La Presse estime qu’elle «a
fait preuve de bonne foi et de fair play en publiant (ces) deux répliques». Il
considère cette plainte non fondée et fait valoir que les différents textes
constituent avant tout un débat d’idées dans lequel M. Guay, par
l’intermédiaire de son droit de réponse, n’a pas été exclu.

M. Boisvert,
pour sa part, souligne que les trois textes qu’il a signés répondent chacun à
des règles journalistiques différentes. Dans le cas de l’article publié dans La
Presse, il indique que «l’information a été vérifiée» et «que différents points
de vue sont exprimés de façon équilibrée». Pour ce qui est du texte paru dans
Le -30-, il rappelle que celui-ci est un commentaire dans lequel il exprimait
ses opinions comme ce genre le permet. Quant à sa réplique à la mise au point
de M. Guay, celle-ci se voulait polémique. M. Guay s’en prenait à son travail
avec des affirmations gratuites. Elle se voulait également une façon
d’expliquer en quoi l’article paru dans La Presse était une nouvelle: «la
contradiction, au moins apparente», entre ses prises de position passées et ses
activités en Chine.

Quant à M.
Cormier, il souligne que les textes qu’il signe sont des billets, et qu’il ne fait
aucun doute que le titre «Guaytés pékinoises» n’avait pour autre objet que
celui d’un jeu de mot humoristique, et qu’il est bien évident que ce jeu de
mots n’a de sens qu’en français, sinon qu’au Québec.

Réplique du plaignant

M. Jacques Guay
entend bien maintenir sa plainte. Selon lui, il demeure évident que l’on a
cherché à «détruire (sa) crédibilité comme professeur de journalisme. Pour ce
faire, (on) a tenté de démontrer qu’effectuant comme professeur un stage à
Radio-Pékin, (il) se trouvait à renier tout ce qu'(il) disait ou écrivait
concernant la déontologie journalistique québécoise».

M. Guay rappelle
qu’il n’a jamais participé à une quelconque entreprise de propagande,
contrairement à ce que laisseraient entendre ces textes «dans leur ensemble».
Ceux-ci présenteraient donc une vision erronée de ce qu’a été la véritable
nature de son travail en Chine, conduisant ainsi à «détruire (sa) crédibilité».

Analyse

Après étude et discussion sur le litige opposant M. Jacques Guay et les journalistes Yves Boisvert et Guy Cormier, le Conseil conclut ce qui suit.

Le Conseil ne saurait reprocher à La Presse et à son journaliste Yves Boisvert leur décision de publier un article sur le stage effectué par M. Jacques Guay à Radio-Pékin international (l’article du 31 octobre 1992 titré «A Radio-Pékin, le journaliste Jacques Guay admet collaborer à un organe de propagande»). Le Conseil a toujours reconnu la prérogative des médias dans le choix des sujets, des événements et des questions qu’ils décident de traiter ou de considérer comme étant une nouvelle.

Le commentaire et le billet étant des tribunes réservées à l’expression des convictions, des critiques et des points de vue, le Conseil estime que MM. Boisvert et Cormier avaient droit à leur opinion en ce qui concerne le stage effectué par M. Guay à Radio-Pékin (le commentaire de M. Boisvert, intitulé «La voix québécoise du régime de Pékin…» (Le -30-, novembre 1991), et le billet de M. Cormier, titré «Guaytés pékinoises» (La Presse, 10 novembre 1991).

En ce qui concerne les griefs de M. Guay sur la façon dont son stage et ses activités à Radio-Pékin ont été présentés, le Conseil reconnaît que les termes «collaborer», «propagande» et «collaborer activement» peuvent être porteurs de certaines connotations qui dépassent la portée réelle de ce stage.

Cependant, tel qu’il appert des points de vue exprimés par les parties dans le présent dossier, le débat porte sur la contradiction ou non entre le stage de M. Guay à Radio-Pékin international et ses prises de position en matière d’éthique et de pratiques journalistiques. Il s’agit là d’une question d’opinion et d’interprétation. Le Conseil y voit un débat justifiable, mais n’entend pas endosser l’un ou l’autre des points de vue soutenus par les parties.

Il apparaît par ailleurs au Conseil, dans le présent cas, que le processus permettant aux intéressés de faire valoir leurs vues respectives relativement à cette affaire a été suivi. D’une part, le point de vue de M. Guay a été rapporté dans l’article de M. Boisvert intitulé «A Radio-Pékin, le journaliste Jacques Guay admet collaborer à un organe de propagande». D’autre part, La Presse a publié les deux mises au point de M. Guay en réplique aux écrits de MM. Boisvert et Cormier. Aussi, le Conseil estime qu’il y a lieu de considérer le dossier clos.

Enfin, après examen des quatre textes mis en cause, le seul élément que le Conseil déplore est le passage suivant du billet de M. Cormier: «L’émission s’intitule « Guaytés pékinoises »». Aucune émission n’ayant été confiée à M. Guay à Radio-Pékin, ce commentaire était susceptible, de l’avis du Conseil, d’induire les lecteurs en erreur.

Analyse de la décision

  • C01A Expression d’opinion
  • C02A Choix et importance de la couverture
  • C09A Refus d’un droit de réponse
  • C11B Information inexacte
  • C17A Diffamation

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