Plaignant
M. Clément
Marcotte
Mis en cause
Radio-Nord [Rouyn-Noranda],
CKRN-TV [SRC, Rouyn-Noranda] et RDI [SRC, Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Gilles Gauvin
(directeur de l’information, Radio-Nord [Rouyn-Noranda])
Résumé de la plainte
Les 23 et 24
décembre 1996, sur les ondes de CKRN-TV et de RDI, la Société Radio-Canada
diffuse un reportage qui présente les griefs du Centre hospitalier de
Rouyn-Noranda à l’égard du centre hospitalier d’Amos, sans faire état du point
de vue de ce dernier.
Faits
La plainte
concerne la diffusion d’un reportage par Radio-Canada les 23 et 24 décembre
1996 sur la station CKRN-TV, sur le Réseau de l’Information (RDI) au cours de
l’émission «le Québec en direct», le 24 décembre 1996, rapportant les
désaccords entre le centre hospitalier de Rouyn-Noranda et le centre
hospitalier de la ville d’Amos.
Griefs du plaignant
M. Clément
Marcotte porte plainte contre Radio-Nord Rouyn-Noranda pour avoir diffusé un
reportage les 23 et 24 décembre 1996 sur la station CKRN-TV et sur RDI.
Il reproche au
reportage de s’être fait «le perroquet du Centre hospitalier Rouyn-Noranda
(CHRN)», à l’effet qu’il n’a donné que la version du Président du conseil d’administration
et du directeur général du CHRN se plaignant du service d’orthopédie du centre
hospitalier de la ville d’Amos, alors que le point de vue de l’hôpital d’Amos a
été occulté.
Il indique que
ce n’est «qu’au moment de la diffusion du reportage à RDI, soit au minimum la
troisième diffusion, que le journaliste de Radio-Nord a simplement mentionné
que l’hôpital d’Amos était en désaccord avec les prétentions du CHRN».
Il considère que
le traitement de l’information s’est fait de façon déséquilibrée, de plus il
mentionne que Radio-Nord aurait dû savoir que le dossier des services médicaux
en Abitibi-Témiscamingue provoque des débats conflictuels. Selon le plaignant,
les deux points de vue auraient dû être présentés dans le même reportage.
Il est d’avis
que le droit du public à l’information a été brimé.
Commentaires du mis en cause
M. Gilles
Gauvin, directeur de l’information à Radio-Canada, fait parvenir les documents
pertinents au Conseil de presse.
Il indique qu’il
n’est pas toujours possible d’obtenir toutes les réactions le même jour,
cependant si le suivi de l’affaire est fait dans un délai raisonnable, il
considère qu’il n’y a aucun manquement à l’éthique professionnelle. Or, le
délai a été de 24 heures pour ce cas-là.
Réplique du plaignant
M. Clément
Marcotte réplique que le suivi de l’affaire, le 24 décembre 1996 par
Radio-Nord, n’a été qu’une courte déclaration apprenant que le centre
hospitalier d’Amos réfutait les allégations du CHRN.
Il considère
qu’il y a «un déséquilibre important entre le traitement accordé aux deux
points de vue», qui plus est, il pense que le soir du 24 décembre peu de gens
ont été concernés par les nouvelles à cause du réveillon, ce qui a réduit
l’impact de la réaction du centre hospitalier d’Amos.
Il continue de
croire que le public a été mal informé sur ce dossier-là.
Analyse
Le choix et la manière de traiter les informations diffusées relèvent de la liberté rédactionnelle des médias et des journalistes. Les décisions qu’ils prennent en la matière doivent être guidées par un souci d’impartialité et d’équité, ainsi que par la volonté de présenter une information complète.
Dans le cas présent, le Conseil de presse à la suite de l’étude des documents mis à sa disposition, ne peut que constater un déséquilibre flagrant dans le traitement de l’information concernant les litiges entre les centres hospitalier de Rouyn-Noranda et d’Amos.
Le Conseil de presse estime que les journalistes auraient dû faire état du point de vue de la direction de l’hôpital d’Amos et doser les interventions rapportées de façon à produire des reportages impartiaux et équitables, d’autant que CHRN porte de lourdes accusations contre le Centre Hospitalier d’Amos.
Le Conseil de presse juge qu’une information mieux équilibrée, présentant un reportage télévisé sur la position de l’hôpital d’Amos, aurait comporté des éléments plus pertinents à la compréhension du problème que la brève intervention du chef d’antenne mentionnant simplement que la direction d’Amos n’était pas d’accord avec les prétentions de Rouyn-Noranda. Cela aurait permis au public de former son propre jugement sur le litige.
Par conséquent, le Conseil de presse accueille la plainte et blâme Radio-Nord pour avoir manqué aux principes d’impartialité et d’équilibre dans le traitement de l’information.
Analyse de la décision
- C12A Manque d’équilibre