Plaignant
M. Michel Magnan
Mis en cause
La Presse
[Montréal]
Représentant du mis en cause
M. Marcel
Desjardins (directeur de l’information, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
Le 22 janvier
1997, La Presse publie la photo du plaignant à la place de celle de son homonyme,
collaborateur du maire de Montréal. La rectification apportée par La Presse
dans une édition ultérieure ne compense pas le tort causé.
Faits
La plainte est
portée contre le journal La Presse qui a diffusé des informations erronées sur
l’identité du plaignant, en illustrant l’article «La moitié des collaborateurs
de Bourque sont cités dans les dernières accusations», paru le 22 janvier 1997.
Griefs du plaignant
M. Michel Magnan
porte plainte contre La Presse qui a publié sa photo pour illustrer l’article
«La moitié des collaborateurs de Bourque sont cités dans les accusations»,
alors qu’il n’avait aucun lien avec les propos accusateurs du texte.
Il explique
qu’il n’est pas le «Michel Magnant» dont parle l’article, et que son nom ne s’écrit
pas de la même façon.
Selon lui, «La
Presse a puisé dans ses archives une photo [de] lui» prise en 1990 dans le
cadre d’une simulation municipale.
Il indique que
les conséquences sont d’autant plus graves qu’il travaille pour un organisme
communautaire où «l’intégrité» et «le détachement politique» sont essentiels.
Il mentionne
avoir contacté plusieurs responsables au sein de La Presse pour obtenir, dès le
lendemain, une rectification équivalente au tort causé, c’est-à-dire la
publication de sa photo avec un texte explicatif et si possible la photo des
deux Michel Magnan(t).
Il déplore que
la rectification faite corresponde à un petit texte discret, sans photo et
difficile à trouver.
Il considère que
La Presse a fait preuve de «négligence» en portant gravement atteinte à sa
réputation, sans réparer de façon décente les torts causés.
Commentaires du mis en cause
M. Marcel
Desjardins, directeur de l’information à La Presse, admet qu’il y a
effectivement eu erreur quant à la publication de la photo de M. Magnan.
Il précise que
la correction à cette erreur est apparue «au même endroit que les autres (…)
corrections» apportées dans le journal.
Il indique que
l’erreur commise est imputable au fait que la documentation ne possédait pas la
photo de Michel Magnant, d’où l’erreur de classification avec celle de M.
Magnan.
Il signale que,
le 6 février 1997, La Presse a réitéré ses excuses et fait paraître une
deuxième rectification dans les pages du journal.
Réplique du plaignant
M. Michel Magnan
estime que «le minimum acceptable» pour lui est au moins la republication de sa
photo, avec les corrections apportées.
Il conteste la
«politique» du journal de concentrer en page A2 toutes les «précisions» ou
«corrections» apportées par La Presse.
Il considère
toujours que les deux corrections ne réparaient pas le tort causé par la
publication de sa photo.
Analyse
Les organes d’information doivent faire preuve de circonspection dans le choix de photos, qui juxtaposées à des circonstances ou des événements qui n’ont aucun rapport entre eux, risquent de créer une confusion sur le véritable sens de l’information et de porter préjudice aux personnes et à leur réputation.
A la lumière de ce principe, le Conseil de presse ne retient pas de blâme majeur contre le journal La Presse, puisque celui-ci a reconnu son erreur et a rempli son rôle en rectifiant sa méprise.
Le Conseil apprécie que le journal se soit excusé par deux fois et ait rectifié rapidement son erreur.
Aussi, le Conseil de presse rejette-t-il la plainte logée par M. Magnan.
Analyse de la décision
- C11A Erreur