Plaignant
Mme Édith Picard
Mis en cause
Le Soleil [Québec]
et M. Robert Fleury (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Gilbert
Lavoie (rédacteur en chef, Le Soleil [Québec])
Résumé de la plainte
Le Soleil manque
de respect à l’égard d’une dame âgée en utilisant une photo dans laquelle elle
figure pour illustrer un article du journaliste Robert Fleury intitulé «De
pouponnière à mouroir».
Faits
La plainte
concerne la parution d’une photo illustrant l’article du journaliste Robert
Fleury «De pouponnière à mouroir», publié dans le cahier «C» du Soleil le 26
février 1997.
Griefs du plaignant
Mme Édith Picard
porte plainte contre Le Soleil qui a illustré l’article du journaliste Robert
Fleury par une photo qui identifie sa mère.
Elle mentionne
que sa mère n’aurait jamais consenti une telle publication dans le cadre de
l’article «De pouponnière à mouroir».
Elle considère
que le journal a porté atteinte au respect de la vie privée et à l’éthique.
Commentaires du mis en cause
M. Robert
Fleury, journaliste au Soleil, indique que la photo illustrant son article du
26 février 1997, a été autorisée par le directeur de l’hôpital, M. Gilles
Marcotte, qui a lui-même guidé le photographe.
Il considère que
dans ces circonstances, toutes les autorisations avaient été obtenues.
M. Gilbert
Lavoie, rédacteur en chef au Soleil, indique que la direction de l’hôpital a
elle-même autorisé les photos.
Partant, c’est
la direction de l’hôpital qui a la responsabilité de ce genre de situation, précise-t-il.
Il mentionne que
le journal Le Soleil, le journaliste Robert Fleury et la photographe ont agi de
bonne foi dans cette affaire.
Réplique du plaignant
Mme Édith Picard
précise qu’elle a compris les circonstances dans lesquelles a été prise la
photo.
Cependant, elle
pense que des règles d’éthique doivent exister, puisqu’elle considère qu’une
approbation tacite de M. Marcotte ne peut remplacer une autorisation éclairée
de personnes responsables et concernées.
Elle demeure
convaincue que le journal a manqué de respect à sa mère et à sa vie privée.
Analyse
Tout en assurant le droit à l’information, les médias et les professionnels de l’information doivent respecter les droits de la personne, dont le droit à la vie privée, à l’intimité, à la dignité et à la réputation. Ils doivent se soucier d’informer réellement le public plutôt que de recourir au sensationnalisme.
Qu’elles soient publiques ou non, les personnes ont le droit fondamental à la protection de leur vie privée et de leur intimité. Si des événements relevant de leur vie privée peuvent, dans des circonstances particulières, contenir certains éléments d’intérêt public, la presse peut en rendre compte, mais avec prudence et discernement.
Après examen, le Conseil de presse ne peut retenir, dans le présent cas, aucun blâme à l’endroit du journal Le Soleil pour la publication de la photo illustrant l’article « De pouponnière à mouroir».
Le Conseil peut comprendre le malaise éprouvé par la plaignante mais n’en constate pas moins pour autant que cette photo ne fait qu’illustrer la teneur dudit article. Elle a, par ailleurs, été autorisée par la direction de l’hôpital.
Aussi le Conseil de presse est-il d’avis que Le Soleil n’a pas dérogé au principe voulant que l’illustration de l’information doit respecter l’éthique journalistique, ne déformant pas la réalité et étant exempte de préjugé, d’irrespect, de sensationnalisme ou de discrimination.
Analyse de la décision
- C17G Atteinte à l’image