Plaignant
Mme Denise M.A.
Lizotte (candidate, élections municipales de La Bostonnais)
Mis en cause
L’Écho de La
Tuque
Représentant du mis en cause
Mme Josée Touzin
(directrice générale, L’Écho de La Tuque)
Résumé de la plainte
Le 2 novembre
1997, jour des élections municipales à La Tuque, L’Écho de la Tuque publie dans
la même page que la publicité électorale de la plaignante un article accompagné
d’une photographie de son adversaire au poste de conseiller. Cette publicité
gratuite accordée à l’adversaire de la plaignante témoigne du parti-pris des
journalistes de cet hebdomadaire.
Faits
Mme Denise M.A.
Lizotte dépose une plainte contre le journal L’Écho de La Tuque, relativement à
son édition du 2 novembre 1997. La plaignante, à cette date, était candidate au
poste de conseillère municipale dans la ville de La Bostonnais. Elle a fait
paraître une annonce publicitaire payée dans L’Écho de La Tuque pour inciter
ses concitoyens à voter en sa faveur. Cette réclame est parue le dimanche 2
novembre, jour des élections municipales.
Un article,
intitulé «1000$ pour la fête de Noël des usagers hébergés», était disposé à
côté de l’annonce de Mme Lizotte: il y était question d’un don du Club
Richelieu en faveur du Carrefour de santé et de services sociaux de la
St-Maurice (CSSSSM). Ce texte était accompagné d’une photo montrant le
représentant du Club Richelieu, M. Marcel Caron, qui n’était autre que le
candidat adverse de la plaignante au poste de conseiller municipal.
Griefs du plaignant
Mme Denise
Lizotte s’estime victime d’un manque d’impartialité de la part des journalistes
locaux: ceux-ci manifesteraient leur parti pris dans toutes les élections.
Elle considère
que son opposant, M. Marcel Caron, a bénéficié de publicité gratuite dans L’Écho
de La Tuque et, qui plus est, à la même page que l’annonce qu’elle avait payée.
La plaignante
accuse les journalistes de La Tuque de soutenir un projet auquel elle
s’opposait. Ce serait d’ailleurs l’un d’entre eux qui aurait fait la mise en
pages de l’édition du 2 novembre.
Commentaires du mis en cause
Mme Josée Touzin
explique que l’article situé à côté de la publicité de Mme Lizotte, ainsi que
la photo l’illustrant, n’avaient «aucune saveur politique». Ils évoquaient M.
Caron en tant que représentant du Club Richelieu: il ne s’agissait nullement
d’une publicité concernant sa candidature.
Mme Touzin
ajoute que c’est une coïncidence qui a fait que la photo de M. Caron se
retrouve à côté de celle de Mme Lizotte. Elle précise également que ce ne sont
pas les journalistes qui sont responsables du montage.
Afin de prouver
l’impartialité de L’Écho de La Tuque vis-à-vis de la plaignante, Mme Touzin
joint à ses commentaires deux articles traitant des élections municipales de La
Bostonnais, ainsi qu’une autre publicité de Mme Lizotte parue le 19 octobre.
Réplique du plaignant
Mme Lizotte
indique qu’elle a personnellement vérifié auprès de L’Écho de La Tuque pour
savoir qui était responsable de la mise en pages de l’édition du 2 novembre; il
s’agirait d’un journaliste ayant la réputation de soutenir M. Caron, tous deux
étant de «vieilles connaissances».
Analyse
Le Conseil de presse reconnaît que la proximité des deux textes mis en cause a pu semer un doute légitime dans l’esprit de la plaignante.
Mais, le Conseil ne saurait, sans tomber dans le procès d’intention, considérer que ces deux éléments de contenu ont été disposés ainsi intentionnellement.
Cela dit, le Conseil invite les médias à faire preuve d’une vigilance constante dans leurs choix rédactionnels afin d’éviter non seulement le conflit d’intérêts, mais tout ce qui pourrait laisser planer le doute sur leur intégrité.
Après considération de tous les éléments du dossier, le Conseil de presse n’a pu y voir de mauvaise foi chez les mis-en-cause et a conséquemment rejeté la plainte contre L’Écho de La Tuque.
Analyse de la décision
- C13A Partialité