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D1998-11-039 (2)

27 mai 1999

Plaignant

Gérard Paquin

Mis en cause

Gilles Pétel et Le Magazine
Île des Soeurs (Peter Wheeland, directeur général)

Résumé de la plainte

L’hebdomadaire Le Magazine
est publié à la fois sur l’Île des Soeurs et la Rive-Sud. Gilles Pétel,
rédacteur en chef de la publication de la Rive-Sud, utiliserait Le Magazine
pour défendre ses engagements politiques contre l’autonomie de l’Île.

Le plaignant, M. Gérard Paquin,
rappelle l’appartenance politique de Gilles Pétel : il est président de
l’Association des locataires de l’Île (ALIS), dont il aurait garanti une
certaine neutralité dans le dossier de l’autonomie de l’Île. Il préside
également et depuis peu le Rassemblement des insulaires contre la séparation de
l’Île (RICS).

Griefs du plaignant

Le plaignant, M. Gérard Paquin,
rappelle l’appartenance politique de Gilles Pétel : il est président de
l’Association des locataires de l’Île (ALIS), dont il aurait garanti une
certaine neutralité dans le dossier de l’autonomie de l’Île. Il préside
également et depuis peu le Rassemblement des insulaires contre la séparation de
l’Île (RICS).

Le plaignant affirme que le
mis-en-cause se trouve dans une situation de conflit d’intérêts. Plusieurs
faits tendraient à le prouver : la prise de position du Magazine contre
le projet d’autonomie de l’Île; la publication d’un publi-reportage du
mis-en-cause contre un conseiller autonomiste de l’Île; au moins un article
contre les autonomistes rédigé à partir d’un communiqué de presse du
mis-en-cause; la publication de tout article contre l’autonomie, et ce même
s’il comporte des faussetés; le refus de publier les lettres des tenants de
l’autonomie et le non-respect du droit de réplique; la coupure de paragraphes
dans certains de ces textes.

Le plaignant conclut en rappelant
la situation de monopole du journal sur l’Île et accuse ce dernier de
partialité. Il considère que les résidants de l’île sont en droit de connaître
le pour et le contre du projet d’autonomie.

Dans une lettre d’information
complémentaire, le plaignant soumet à l’attention du Conseil un éditorial de M.
Peter Wheeland, publié dans Le Magazine de l’Île des Soeurs le 25
novembre 1998. Le journaliste y aurait écrit que M. Bouchard était un escroc.
La comparaison qu’il aurait faite entre une élection gagnante et un référendum
gagnant serait bancale. Enfin, le dernier alinéa traite de la question du
recours devant la Régie du logement. Ce recours serait chapeauté par M. Pétel,
rédacteur en chef du Magazine de la Rive-Sud et président de l’ALIS et
du RICS. Le plaignant dénonce donc un conflit d’intérêts inadmissible.

Enfin, le plaignant dresse un bilan
de l’année 1998 en ce qui concerne le dossier de l’Île.

Commentaires du mis en cause

Commentaires de M. Pétel, rédacteur
en chef du Magazine de la Rive-Sud :

Le mis-en-cause relève quatre
inexactitudes dans les propos du plaignant :

– Le Magazine Île des
Soeurs et Le Magazine Saint-Lambert, LeMoyne et Greenfield Park
sont deux entreprises différentes. Le mis-en-cause ne travaillerait à l’Île des
Soeurs qu’un jour par semaine, pour des raisons de production. Le reste du
temps, il serait à Saint-Lambert. En outre, la journaliste qui couvre les
activités du RICS et de l’ALIS pour Le Magazine de l’Île des
soeurs travaille à domicile, de sorte que rien ne la lierait au mis-en-cause.

– En tant que résidant, le
mis-en-cause revendique le droit à s’engager dans la vie associative de l’Île,
et s’en réfère à la Charte des droits et libertés du Québec et la Charte
canadienne des droits. Selon lui, son employeur ne pourrait intervenir qui s’il
ne respectait pas ses engagements à l’égard du journal.

– Le publi-reportage incriminé
aurait été payé. Le mis-en-cause est prêt à en amener la preuve.

– Le Magazine traiterait
pareillement les activités de l’ALIS, du RICS, et toute autre association, y
compris l’association séparatiste.

Commentaires de Peter Wheeland,
directeur général du Magazine :

Ils sont similaires à ceux de M.
Pétel.

Le mis-en-cause précise en outre
que l’utilisation d’un communiqué est une pratique habituelle dans un journal. Le
Magazine citerait d’ailleurs plus souvent les communiqués des autonomistes
que ceux de M. Pétel.

Les communiqués et autres documents
des autonomistes seraient traités comme ceux de tout groupe politique : les
journalistes en extrairaient les informations pertinentes.

Le mis-en-cause rappelle également
que M. Paquin a pu s’exprimer sur la séparation au travers de cinq lettres
publiées par le journal depuis les six derniers mois.

Le mis-en-cause maintient que les
principes d’équilibre et de justice sont respectés dans son journal. Selon lui,
la position éditoriale du journal sur l’autonomie n’a jamais affecté sa
couverture des événements. Plus de trente articles auraient été publiés dans
les 18 derniers mois.

Réplique du plaignant

Le plaignant rappelle la double
situation de conflit d’intérêts dans laquelle se trouve M. Pétel : il est
président de l’ALIS et du RICS, et dirige en outre Le Magazine de la
Rive-Sud.

Le lancement du RICS aurait été
accompagné d’une pleine page de publicité dans Le Magazine de
l’Île des Soeurs, et d’un reportage d’une page.

Le plaignant maintient que la voix
des autonomistes est censurée.

Les cinq lettres du plaignant qui
ont été publiées ne traitaient pas de l’autonomie de l’Île. Six de ses lettres
en traitaient, mais n’auraient pas été publiées. Le journal aurait alors arrêté
la publication du courrier du lecteur.

Analyse

Le Conseil rappelle que les médias et les journalistes doivent éviter non seulement les conflits d’intérêts, mais toute situation risquant de les faire paraître en de tels conflits, et partant, de compromettre leur crédibilité d’informateurs publics et l’intégrité de l’information qu’ils rapportent.

Dans le cas soumis à l’attention du Conseil, le journal en question n’est pas celui dans lequel travaille le mis-en-cause. Mais les deux publications ont le même nom, et le même directeur général. Or force est de reconnaître que le mis-en-cause, à la fois journaliste et responsable d’un mouvement politique, se devait d’éviter toute interférence entre ses deux fonctions au sein même du journal. La publication dans Le Magazine d’un publi-reportage opposé au projet d’autonomie de l’Île des Soeurs et signé par le mis-en-cause, plaçait ce dernier, sinon dans une situation de conflit d’intérêts, à tout le moins dans une situation d’apparence de conflit.

Le Conseil de presse signale qu’un professionnel de l’information ne peut, comme c’est le cas ici, faire office de  » relationniste  » en apposant sa signature sur un publi-reportage.

En ce qui a trait au grief de partialité, le Conseil reconnaît au journal le droit d’adopter une ligne éditoriale engagée. En l’absence d’une revue de presse exhaustive, une quelconque condamnation relèverait dans ce cas d’un procès d’intention.

Enfin, concernant la publication des lettres de lecteurs, le Conseil tient à rappeler que nul n’a accès de plein droit aux pages d’un journal. Dans ce cas, la voix du plaignant est loin d’avoir été censurée, puisque cinq de ses lettres ont été publiées, dont une traitant ouvertement du projet d’autonomie de l’Île. Le journal était en droit de la modifier en élaguant un paragraphe, cette coupure n’enlevant rien à la teneur des propos du plaignant. Finalement, la décision du journal de cesser la publication de lettres portant sur le projet d’autonomie a été clairement expliquée dans une chronique, et la politique éditoriale du journal était alors connue de tous.

Pour toutes ces raisons, le Conseil accueille le grief de conflit d’intérêts formulé par M. Paquin à l’endroit du journaliste Gilles Pétel, mais rejette ceux ayant trait à l’impartialité, à l’équilibre de l’information, et au traitement du courrier des lecteurs du Magazine.

Analyse de la décision

  • C08 Traitement des contributions du public
  • C11 Exactitude de l’information
  • C12 Équilibre de l’information
  • C13 Impartialité de l’information
  • C21 Information et publicité
  • C22 Conflit d’intérêts

Date de l’appel

29 October 1999

Décision en appel

Les membres de la Commission ont
conclu à l’unanimité de maintenir la décision de première instance.

Griefs pour l’appel

M. Gérard Paquin interjette appel à
la décision du Conseil de presse.

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