Plaignant
Lise Reid
Mis en cause
Maude Goyer, journaliste et Le
Journal de Montréal
Résumé de la plainte
Lise Reid porte plainte contre
Maude Goyer pour avoir publié un article dans Le Journal de Montréal le
28 mars 1999 relatant un accident dont elle a été victime, accompagné de photos
et de son adresse.
Griefs du plaignant
Lise Reid estime que la journaliste
a manqué à l’éthique journalistique en réalisant cet article sans son
autorisation; article qu’elle considère comme « une intrusion à sa
vie privée ». En effet, Maude Goyer serait entrée chez elle afin de
la prendre en photos sur une civière.
De plus, la journaliste ayant
mentionné l’adresse de la plaignante dans son article, celle-ci y voit un lien
avec le cambriolage qui a eu lieu chez elle au mois d’octobre.
Commentaires du mis en cause
Paule Beaugrand-Champagne,
rédactrice en chef, considère que « cette plainte est bien mal
fondée ».
Tout d’abord, elle explique que
Maude Goyer ne s’est pas rendue « sur les lieux de
l’incendie ». La journaliste a « recueilli les faits
qu’elle rapporte auprès des pompiers et des policiers, ainsi qu’auprès de
[leur] photographe-patrouilleur ».
Par ailleurs, la rédactrice en chef
révèle que le photographe-patrouilleur, M. Laforce, a photographié les victimes
« du trottoir », étant arrivé après l’extinction de
l’incendie.
Réplique du plaignant
La plaignante n’a pas répliqué aux
commentaires.
Analyse
Les médias et les professionnels de l’information doivent respecter les droits de la personne dont celui ayant trait à la vie privée. Cependant, lorsqu’un accident tel un incendie se produit, l’usage veut que la presse le relate en faisant mention du lieu, même s’il ne s’agit pas d’un endroit public.
Lise Reid porte plainte contre Le Journal de Montréal et la journaliste Maude Goyer pour manquement à l’éthique journalistique. Celle-ci a réalisé un article sur l’incendie dont a été victime la plaignante sans lui demander son autorisation. L’article était accompagné de photos qui auraient été prises chez Lise Reid lorsqu’elle était sur la civière.
Après examen du dossier, il apparaît que non seulement les victimes n’étaient pas identifiables sur les photos mais qu’en plus elles ont vraisemblablement été prises dans la rue; l’article, quand à lui, apparaît conforme à la déontologie journalistique.
Par ailleurs, la plaignante reliait le cambriolage qu’elle a subi quelques temps après son accident à la publication de son adresse dans cet article. Or, le Conseil de presse voit mal comment un lien logique pourrait être établi entre ces deux événements.
Pour toutes ces raisons, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte à l’endroit de la journaliste Maude Goyer et du Journal de Montréal.
Analyse de la décision
- C16B Divulgation de l’identité/photo
- C16C Publication de l’adresse/téléphone