Plaignant
David Lefrançois
Mis en cause
François Desmeules, rédacteur en
chef et Voir Québec (Pierre Paquet, président-éditeur)
Résumé de la plainte
M. David Lefrançois porte plainte contre
une chronique de François Desmeules intitulée » La mince ligne rouge
» qu’il aurait lu sur le site Internet de Voir Québec le 11 janvier
2000 et qui contiendrait des propos déplacés sur les chasseurs.
Griefs du plaignant
Pour le plaignant, les mots utilisés
par le rédacteur en chef de Voir Québec n’auraient pas leur place dans
ce qu’il appelle une » publication sérieuse « .
Il reconnaît à M. Desmeules le
droit de ne pas aimer la chasse et les chasseurs. Toutefois, il soutient que la
liberté d’expression ne l’autorise nullement à les insulter et à donner un
point de vue biaisé.
En effet, selon M. Lefrançois, la
chronique de François Desmeules associe les crimes et la chasse, ce qui
porterait atteinte à la réputation des nombreux amateurs de chasse. Ces derniers,
qui représentent la majorité de possesseurs d’armes à feu, ne les utilisent
aucunement à des fins criminelles.
Commentaires du mis en cause
Le rédacteur en chef de Voir Québec
refuse de commenter la plainte, par crainte de représailles. Il aurait reçu
plusieurs menaces de mort à la suite de la publication de son texte.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
La chronique et la critique sont des genres qui tiennent autant de l’éditorial et du commentaire que du reportage d’information. Ces genres d’information laissent à leurs auteurs une grande latitude dans l’expression de leurs points de vue et de leurs jugements. Ils permettent aux journalistes qui les pratiquent d’adopter un ton polémiste pour prendre parti et exprimer leurs critiques, ce qu’ils peuvent faire dans le style qui leur est propre, même par le biais de l’humour et de la satire.
Le rédacteur en chef avait parfaitement le droit de critiquer les chasseurs en utilisant un ton humoristique. Ainsi, même si les termes employés par M. Desmeules, comme « abrutis de chasseurs « , étaient quelque peu généralisateurs et virulents envers les amateurs de chasse, le Conseil tient à souligner que ces expressions étaient utilisées dans le contexte d’une chronique satirique.
De la même façon, il n’apparaît pas au Conseil que le rédacteur en chef ait fait un lien inopportun et désobligeant entre les chasseurs et les criminels, puisqu’il écrivait sur la possession d’armes à feu et les dangers qui en résultent. Or, comme le souligne lui-même le plaignant, les chasseurs représentent une grande majorité des possesseurs d’armes à feu.
Par conséquent et en l’absence de faute déontologique, le Conseil de presse rejette la plainte de M. Lefrançois contre le journal Voir Québec et le rédacteur en chef François Desmeules.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion
- C15I Propos irresponsable
- C17D Discréditer/ridiculiser
- C18B Généralisation/insistance indue