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D2004-01-025

18 juin 2004

Plaignant

Mme Chantale Côté

Mis en cause

Mme Pasquale Turbide, journaliste, M. Jean Pelletier,
directeur, Grands reportages et documentaires et

la Société
Radio-Canada, Montréal

Résumé de la plainte

Mme Chantale Côté porte plainte contre la journaliste
Pasquale Turbide et l’émission «Enjeux», diffusée sur les ondes de
Radio-Canada, pour un reportage sur les
garderies en milieu familial. Chantale Côté, propriétaire d’une garderie en
milieu familial et ayant fait l’objet d’une partie du reportage, se plaint du
manque d’éthique, de professionnalisme et d’objectivité du reportage et
soutient qu’il porte atteinte à sa réputation personnelle et professionnelle.
Mme Côté dépose aussi une plainte contre l’émission «Place publique»,
qui portait sur le reportage en question, pour ne pas avoir eu l’occasion de
faire valoir son point de vue.

Griefs du plaignant

Le service de garde de Mme Chantale Côté a fait l’objet
d’une partie du reportage. Elle soutient tout d’abord que plusieurs allégations
ont été portées contre elle par une de ses anciennes employées, Mylène Girard,
et que ces allégations sont injustes, sans fondement, dénaturées, ridicules et
lui causent préjudice.

Mme Côté affirme ne pas avoir jugé bon de commenter les
propos de son ex-employée, tel que cela lui a été proposé, en raison du ton
arrogant et accusateur de la journaliste Pasquale Turbide et de son attitude
qu’elle a jugée «hors de propos». Elle argumente que même si elle
n’a pas répliqué, la journaliste ne devait pas prendre pour acquis que
«qui ne dit rien consent».

Plus particulièrement, elle affirme que la journaliste n’a
pas tenté d’obtenir des points de vue divergents sur les garderies en milieu
familial ainsi que sur ce qui a été dit à son sujet. Elle pense que la
journaliste avait un parti pris contre le système des garderies et que son
intention était de faire en sorte que les Centres de la petite enfance
obtiennent plus de pouvoir.

Enfin, Chantale Côté se plaint que le reportage laisse
sous-entendre qu’elle a fermé son ancien service de garde pour en ouvrir un
nouveau ailleurs parce qu’elle avait des problèmes reliés à sa garderie, ce
qui, selon elle, n’est pas le cas.

Mme Côté se plaint aussi de ne pas avoir eu l’occasion de
présenter son point de vue dans le cadre de l’émission «Place
publique», où les gens étaient invités à intervenir sur l’émission après
une rediffusion du reportage. Elle demande des excuses publiques de la part de
la journaliste Pasquale Turbide ainsi que des émissions «Enjeux» et
«Place publique» et de disposer d’un temps d’antenne pour faire
valoir son point de vue.

Commentaires du mis en cause

Commentaires de Jean Pelletier, directeur, Grands reportages
et documentaires:

M. Jean Pelletier donne quelques précisions en réponse à la
plainte de Chantale Côté. Tout d’abord, il affirme que toutes les mesures ont
été prises dans le reportage pour garantir les principes d’exactitude,
d’intégrité et d’équité.

En réponse au reproche de ne pas avoir tenté d’obtenir des
points de vue différents concernant les garderies en milieu familial ou sur la
personne de Chantale Côté, M. Pelletier soutient, au contraire, que le
reportage contient une variété de points de vue. «Par exemple, le
reportage contient le point de vue de divers intervenants œuvrant dans le
milieu de la petite enfance incluant celui de Mme Nathalie d’Amours,
porte-parole désignée par l’Association des éducatrices en milieu familial du
Québec. Il présente aussi le témoignage d’une mère satisfaite du service offert
par sa garderie familiale et cite l’exemple de Mme Isabelle Bertrand, présentée
dans le reportage comme une responsable de garderie familiale reconnue par son
CPE pour donner un excellent service». Pour M. Pelletier, l’allégation de
Mme Côté selon laquelle le reportage a un parti pris évident contre les
garderies en milieu familial est non fondée.

Par ailleurs, il soutient que la journaliste Pasquale
Turbide aurait tenté, à plusieurs reprises, d’obtenir la version des faits de
Chantale Côté, soit par écrit, soit en entrevue après lui avoir énuméré les
faits la concernant.

Enfin, Jean Pelletier refuse, dans ces circonstances,
d’accorder à Mme Côté les excuses publiques et le droit de réplique qu’elle
demande.

Commentaires de Pasquale Turbide, journaliste :

Selon Mme Turbide, le sujet du reportage était clair, soit
de souligner les failles du système. Elle précise que le reportage explique le
fonctionnement du réseau tout en relevant ses lacunes et en illustrant
certaines de ses forces.

D’autre part, elle dit avoir entendu parler du service de
garde de Mme Côté par l’entremise de mères qu’elle fréquentait dans son
quartier. Après avoir fait une enquête, elle a réalisé que cette garderie
illustrait plusieurs des failles du système, celles d’avoir des méthodes
pédagogiques douteuses, une présence sporadique de la propriétaire, un manque
de surveillance et une exclusion des parents.

La journaliste nie avoir utilisé un ton accusateur et
arrogant avec Chantale Côté. Elle aurait demandé à Mme Côté de la rappeler
quand elle aurait décidé si elle voulait répliquer ou non aux allégations de
son ex-employée et se défend de lui avoir raccroché au nez. Elle dit aussi
avoir signalé à Mme Côté qu’elle avait l’intention de diffuser des extraits de
l’entrevue réalisée avec son ex-employée et confirme avoir proposé à Mme Côté
un droit de réplique par écrit ou par le biais d’une entrevue enregistrée. Elle
nous invite à écouter l’enregistrement de la conversation téléphonique qu’elle
a eue avec elle pour le constater.

Enfin, Mme Turbide se défend de n’avoir utilisé que le seul
témoignage de l’ex-employée de Chantale Côté. Elle soutient que toutes les
affirmations diffusées dans le reportage ont été vérifiées et confirmées auprès
d’une autre ex-employée ainsi qu’auprès de plusieurs parents qui avaient
utilisé ses services.

Réplique du plaignant

Réplique à la lettre de Jean
Pelletier, directeur, Grands reportages et documentaires:

Mme Côté soutient, contrairement à ce qu’affirme M. Jean
Pelletier, que plusieurs principes journalistiques n’ont pas été respectés dans
la préparation et la diffusion des émissions «Enjeux» et
«Place publique». Dans sa lettre, elle se réfère souvent au guide
«Normes et pratiques journalistiques » de la
Société Radio-Canada.

À son avis, la perception globale
que l’on peut avoir du système de garderie en milieu familial suite au
reportage est mauvaise et les interventions de Mme Nathalie D’amours et de Mme
Isabelle Bertrand ne seraient qu’accessoires.

Elle invoque un parti pris de la
part de la journaliste. En effet, elle dit avoir de bonnes raisons de penser
que c’est une personne qui travaille pour Radio-Canada
qui lui aurait donné l’idée de parler de son service de garde.

Elle affirme aussi qu’on ne lui a
jamais proposé de répondre par écrit. La journaliste lui aurait plutôt
raccroché au nez lorsqu’elle lui a demandé plus d’informations sur le sujet du
reportage et aurait refusé de lui transmettre une copie des allégations faites
contre elle. Selon elle, la journaliste n’était pas intéressée à connaître son
opinion.

Si elle avait su l’usage que Mme
Turbide avait l’intention de faire du témoignage de son ex-employée, elle
aurait pris la peine de répondre. Elle croit que les journalistes devraient
prendre des précautions avant de divulguer le nom de quelqu’un dans un reportage.

Réplique à la lettre de Pasquale
Turbide, journaliste:

Mme Côté reproche à la journaliste de ne pas avoir exploré
d’autres avenues de réflexion sur le sujet des garderies en milieu familial.

Mme Côté «réfute intégralement et
vigoureusement» les manquements que la journaliste dénonce à son sujet.
Elle soutient que ces allégations sont graves et ne sont appuyées d’aucune
preuve. Elle croit que l’approche professionnelle de Mme Turbide a été
influencée par des événements antérieurs à son reportage.

Analyse

Mme Chantale Côté porte plainte au Conseil de presse contre la journaliste Pasquale Turbide et les émissions «Enjeux» et «Place publique» pour un reportage sur les garderies en milieu familial. Mme Côté était propriétaire d’une garderie dont il était question dans le reportage et se plaint, entre autres, de la partialité de la journaliste, du manque de diversité d’opinions et de ne pas avoir eu un droit de réplique.

Le Conseil constate tout d’abord qu’un droit de réplique a effectivement été offert à Mme Côté même si les parties ne s’entendent pas sur la façon dont cela lui a été proposé et sur la possibilité qui lui aurait été donnée de répliquer par écrit. Mme Côté a refusé de donner suite à cette offre et ne peut donc pas s’en plaindre après la diffusion du reportage même si elle regrette cette situation.

Chantale Côté allègue dans sa plainte qu’elle a refusé de répliquer aux allégations de Mme Girard parce qu’elle les jugeait ridicules et sans fondement. Cependant, la journaliste soutient avoir vérifié les affirmations de Mme Girard auprès d’une autre ancienne employée de Mme Côté et auprès de parents qui avaient utilisé ses services. Le Conseil n’a pas de raison de croire que ce témoignage a été obtenu de façon contraire à l’éthique professionnelle, ni dans un souci autre que celui de transmettre une information honnête et exacte. La plaignante aurait dû faire valoir son point de vue lors du droit de réponse qui lui a été offert. Le Conseil de presse ne peut donc retenir ce grief.

La question abordée dans le reportage d’«Enjeux» sur les garderies familiales pouvait porter à controverse. Dans le cas du traitement de tels sujets, l’éthique journalistique veut qu’un traitement équilibré soit accordé aux éléments et aux parties en opposition. Une écoute du reportage permet de constater que des intervenants ont manifesté leur mécontentement ou leur satisfaction en regard du service de garde en milieu familial québécois. Le grief de Mme Côté sur le manque de diversité de points de vue présentés n’apparaît donc pas fondé.

La plaignante a aussi reproché à la journaliste d’avoir un parti pris contre le système des garderies et contre sa personne. À son avis, faire un reportage qui porte sur les failles du système ne peut qu’être synonyme de partialité.

Le choix d’un sujet et l’angle abordé est une prérogative qui relève du jugement rédactionnel des médias et des professionnels de l’information. Il n’est pas synonyme de parti pris lorsque ce choix est fait, comme dans le présent cas, dans un esprit d’équité et de justice. Le Conseil a toutefois noté qu’au début du reportage, la journaliste dit que les CPE connaissent «77mille petits clients satisfaits» et que pour d’autres enfants, «rien ne remplace le confort d’une maison». Le fait de dire que les CPE comptent plus de 77mille petits clients satisfaits n’est pas exact et, de plus, peut donner l’impression que le reportage a un biais en faveur des CPE. Cependant, le Conseil est d’avis qu’en raison de l’ensemble des points de vue présentés dans le reportage, cette affirmation ne peut permettre de conclure qu’un parti pris pour ou contre le système des garderies ou pour ou contre Mme Côté a influencé le reportage.

Mme Côté se plaint que le reportage laisse sous-entendre qu’elle a fermé son ancien service de garde pour en ouvrir un nouveau ailleurs parce qu’elle avait des problèmes avec sa garderie, ce qu’elle prétend ne pas être le cas. Elle regrette avoir été identifiée dans le reportage et affirme aussi que le reportage privilégie le sensationnalisme à la rigueur des faits.

Les insinuations, surtout quand elles risquent de porter préjudice à une personne, devraient être évitées. Mais si insinuation il y a, elle n’est pas assez claire pour que nous puissions conclure qu’elle discrédite Mme Côté. Par ailleurs, il n’est pas contesté que Mme Côté ait fermé son service de garde pour en ouvrir un autre à Laval. De plus, rien ne laisse croire que le reportage n’est pas conforme à la réalité ou qu’il donne lieu à une interprétation sensationnaliste des faits. Le reportage n’a pas la portée que lui prête Mme Côté et, bien qu’il ait pu avoir une certaine influence sur sa vie privée, la journaliste n’a pas commis d’entorse à la déontologie en dévoilant son identité. Ces griefs ne sont donc pas retenus.

Enfin, Mme Côté allègue ne pas avoir eu l’occasion de présenter son point de vue dans le cadre de l’émission «Place publique», où les gens étaient invités à intervenir sur l’émission après une rediffusion du reportage.

Si Mme Côté n’a pas pu faire des commentaires au sujet du reportage, bien qu’elle ait été le septième appel en attente, le Conseil croit que cela est attribuable à des contraintes techniques et impartiales. Le fait d’avoir été l’objet d’une partie du reportage ne lui donnait pas un accès privilégié à la tribune télévisée. Elle a eu l’occasion de faire des commentaires lorsqu’on lui a offert un droit de réplique, ce qu’elle a refusé.

Décision

Ainsi, pour l’ensemble de ces considérations, la plainte est-elle rejetée.

Analyse de la décision

  • C02A Choix et importance de la couverture
  • C03A Angle de traitement
  • C08F Tribune réservée aux lecteurs
  • C09A Refus d’un droit de réponse
  • C11C Déformation des faits
  • C12A Manque d’équilibre
  • C12C Absence d’une version des faits
  • C13A Partialité
  • C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue
  • C15H Insinuations
  • C16B Divulgation de l’identité/photo
  • C17D Discréditer/ridiculiser
  • C23L Altercation/manque de courtoisie

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