Plaignant
M. Kevin Erskine-Henry
Mis en cause
M. Gilles Pétel, rédacteur en chef
et l’hebdomadaire, le Magazine
St-Lambert
Résumé de la plainte
M. Gilles Pétel, journaliste et
rédacteur en chef du Magazine
Saint-Lambert, a proposé à M. Kevin
Erskine-Henry, président du Comité pour le oui à la
défusion municipale de Greenfield
Park, d’organiser un débat, dans le cadre du référendum, avec un représentant
du camp adverse. L’entretien téléphonique, au cours duquel le plaignant, M.
Erskine-Henry, a justifié à M. Pétel
son refus de participer à un tel débat, s’est révélé musclé. M.
Erskine-Henry porte donc plainte auprès du Conseil de
presse afin que les normes éthiques de la profession journalistique soient
respectées.
Griefs du plaignant
M. Kevin Erskine-Henry, président
du Comité pour le oui à la défusion municipale de
Greenfield Park, a été contacté par le rédacteur en chef du
Magazine
Saint-Lambert pour organiser ultérieurement un débat. Le plaignant
pensait qu’il allait s’agir d’une interview dans laquelle il expliquerait
pourquoi il encouragerait les gens à voter pour le oui au référendum.
Cependant, après avoir réfléchi à la proposition, le
plaignant rappela le mis-en-cause et expliqua s’être
rendu compte que ce dernier voulait organiser un débat et refusa alors en
argumentant son choix.
Le plaignant explique alors que M. Pétel
s’est montré agressif, moqueur et irrespectueux de sa position, comme s’il
prenait la place du contradicteur dans le débat. Le mis-en-cause
a fini par lui raccrocher au nez.
M. Erskine-Henry trouve cette
attitude indigne d’un journaliste qui prétend être raisonnable. Il demande donc
au Conseil de faire respecter les standards de l’éthique journalistique.
Commentaires du mis en cause
M. Pétel commence par expliquer que
M. Erskine-Henry écrit une lettre par semaine au
magazine, et que ses propos, souvent incohérents, ne font pas toujours l’objet
d’une publication. Il n’était donc pas étonné de la plainte de ce dernier.
Le mis-en-cause continue en
relatant les faits à l’origine du litige. Alors qu’il était au téléphone avec
le plaignant, la secrétaire du mouvement défusioniste
était en larme dans son bureau. Occupé à la réconforter, il expliqua à son
interlocuteur qu’il ne pouvait poursuivre l’entretien et qu’il devait
raccrocher. Cependant M. Erskine-Henry, apparemment
très excité, continuait son monologue sans écouter le mis-en-cause
qui dut finalement raccrocher après avoir répété à plusieurs reprises son
intention de le faire.
M. Pétel termine en jugeant la
plainte «farfelue et irrecevable».
Réplique du plaignant
Le plaignant n’a soumis aucune réplique.
Analyse
Il est de la responsabilité des organes de presse d’être courtois et ouverts envers leurs lecteurs, leurs auditeurs ou leurs téléspectateurs. Les journalistes ne doivent pas se prévaloir de leur statut pour dénigrer, insulter, discréditer ou juger les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
Dans le cas soumis à l’attention du Conseil, le plaignant reprochait au mis-en-cause son manque de respect et son agressivité dans le cadre de l’organisation d’un débat sur le référendum concernant les défusions.
Même si les reproches formulés n’ont pas eu lieu lors d’une collecte d’informations, M. Pétel intervenait dans le cadre de l’organisation d’un débat ce qui fait partie de ses activités professionnelles. Il était donc tenu de faire preuve de courtoisie à l’égard du plaignant lors de leur entretien téléphonique.
Toutefois, rien dans les faits transmis au Conseil ne permet d’établir clairement si M. Pétel a, ou non, manqué de respect à M. Erskine-Henry.
Décision
Face aux arguments contradictoires des parties, le Conseil de presse rejette la plainte contre le rédacteur en chef Gilles Pétel et le Magazine St Lambert.
Analyse de la décision
- C23L Altercation/manque de courtoisie