Plaignant
M.
Gaston Tessier
Mis en cause
M. Yves Bellefleur,
vice-président, information et rédacteur en chef et le quotidien
Le Soleil
Résumé de la plainte
M. Gaston Tessier dénonce et juge discriminatoire, envers la
religion catholique, la publication d’une photo, parue le 24 mars 2005, dans le
quotidien Le
Soleil.
Griefs du plaignant
M. Gaston Tessier s’indigne d’une photo publiée, un vendredi
saint dans le quotidien Le Soleil,
représentant «un homme grimaçant, au regard haineux, d’un grotesque
outré, portant une couronne d’épines, blessé au côté droit et cloué à la
croix». Selon le plaignant, en publiant cette photo, le journal fait de
la discrimination religieuse et traite avec mépris et dérision la personne du
Christ.
De l’avis de M. Tessier, le journal se moque de tous ceux et
celles qui croient aux dogmes du catholicisme, que sont les mystères de la
Trinité, de l’Incarnation et de la Rédemption par les souffrances et la mort du
Christ en croix.
M. Tessier fait partie de ces croyants qui lisent
Le Soleil et qui ont droit au respect de
leurs croyances religieuses, sans discrimination.
Commentaires du mis en cause
Dans le présent cas, M. Yves Bellefleur
reconnaît que la photo était «surprenante», mais il explique
qu’elle représentait Mononc’Serge et des membres du
groupe Anonymus qui, souligne-t-il, sont des artistes
se complaisant dans la satire et l’irrévérence, ce qui ressort clairement à la
lecture du texte accompagnant la photo. Cette photo n’était rien d’autre qu’une
promotion humoristique d’un spectacle.
M. Bellefleur précise qu’il y a
une différence entre l’humour et la discrimination religieuse. Il n’était
évidemment pas dans l’intention du Soleil
d’insulter les catholiques ou de leur manquer de respect.
Il termine en invitant le plaignant à expliquer son point de
vue dans les pages «Opinions» du
Soleil.
Réplique du plaignant
Selon le plaignant, que le mis-en-cause
lui reproche de ne pas avoir pris la peine de lire le texte accompagnant la
photo, il lui répond qu’«une image vaut mille mots» et que ce
proverbe prend verbalement ici tout son sens.
Il termine en ajoutant que malgré le respect qu’il a pour le
mis-en-cause, leurs commentaires ne méritent pas
d’être relevés.
Analyse
Le Conseil rappelle que l’attention que les médias décident de porter à un sujet particulier relève de leur jugement rédactionnel. Nul ne peut dicter à la presse le contenu de l’information sans s’exposer à faire de la censure ou à orienter l’information.
De plus, le choix des manchettes et des titres, ainsi que des légendes qui accompagnent les photos, les images et les illustrations, relève de la prérogative de l’éditeur. Il en va de même de la politique du média à cet égard et du choix des moyens jugés les plus efficaces pour rendre l’information diffusée intéressante, vivante, dynamique et susceptible de retenir l’attention du public.
Dans le cas présent, le plaignant accuse Le Soleil de discrimination religieuse pour avoir publié une photo qui se moque des catholiques. De son côté, le quotidien reconnaît que la photo puisse être surprenante, mais qu’elle n’était qu’une promotion humoristique d’un spectacle du groupe de musiciens «Monon’c Serge et les Anonymus» qui, ajoute-t-il, se complaisent dans la satire et l’irrévérence.
Afin de bien comprendre le contexte entourant cette photo, le Conseil de presse s’est penché sur l’article en entier. Il y est relaté la pensée et les idées de ce groupe de musiciens qui misent sur la satire et l’humour grinçant, ce qu’ils ont utilisé pour illustrer leur affiche promotionnelle.
De l’avis du Conseil, il n’y a eu aucune méprise dans la publication de cette photo qui représente une affiche annonçant un spectacle. Le grief est donc rejeté.
De plus, le Conseil, favorisant un droit de réplique du public, regrette que le plaignant n’ait pas répondu à l’invitation de la rédaction d’expliquer son point de vue dans les pages «Opinions» du journal.
Décision
Ainsi sur cette base, le Conseil de presse rejette la plainte à l’encontre du quotidien Le Soleil.
Analyse de la décision
- C18D Discrimination