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D2007-01-051

21 juin 2007

Plaignant

Mme Thérèse André

Mis en cause

M. Éric Trottier, directeur de l’information et le quotidien La Presse

Résumé de la plainte

Mme Thérèse André juge sensationnaliste l’utilisation d’une photo, qui représentait un soldat brûlant vif sur son tank, publiée dans l’édition du 8 janvier 2007 du quotidien La Presse.

Griefs du plaignant

Mme Thérèse André trouve horrible la photo, publiée par le quotidien La Presse dans son édition du 8 janvier 2007, qui représentait un soldat brûlant vif sur son tank. Selon elle, il y a un manque total d’humanité dans cette photo qu’elle juge sensationnaliste.

Mme André note que les médias exposent maintenant l’horreur au quotidien. Cette photo l’a profondément bouleversée. Il lui a été impossible, par la suite, de reprendre son travail.

Commentaires du mis en cause

Commentaires de Me Carolina Mingarelli, avocate représentant La Presse :

Me Carolina Mingarelli, représentant les intérêts de La Presse répond qu’aucune preuve sérieuse et raisonnable n’appui la prétention de la plaignante à l’effet que la photo revêtirait un caractère sensationnaliste.

Selon la mise-en-cause, la photo accompagnait et illustrait le dossier « Irak : le plan de la dernière chance » qui présentait trois articles ainsi qu’un tableau affichant la chronologie de la guerre, ainsi que le dénombrement de soldats amÉricains morts en Irak qui aurait franchi le cap des trois mille.

Me Mingarelli soutient que le dossier visait à informer les lecteurs de la décision du Président Bush d’envoyer plus de soldats en Irak et le contexte dans lequel cette décision a été prise, c’est-à-dire, le taux de mortalité des soldats amÉricains qui ne cesse d’augmenter. Selon la mise-en-cause, le dossier était d’intérêt public, aussi, la pertinence du sujet de la photo est claire. Celle-ci aurait un lien direct avec le contenu des articles et illustrerait l’enjeu du débat existant aux Etats-Unis au moment de sa publication : les milliers de soldats qui vont en Irak pour mourir.

La mise-en-cause nie l’allégation de sensationnalisme. Elle explique que le sensationnalisme commence quand les médias exploitent indûment le penchant du public pour les impressions fortes. Et selon elle, ce n’est pas le cas de la photo. C’est avec discernement et circonspection, ajoute-t-elle, que la photo a été choisie par la rédaction de La Presse, pour illustrer la réalité de ce qui arrive aux soldats amÉricains en Irak. Me Mingarelli soumet que cette photo est une représentation franche de cette dure réalité, sans artifice. La photo complétait le contenu des articles et faisait référence aux victimes de cette guerre. La Presse aurait cherché un équilibre entre la sensibilité de ses lecteurs, la gravité et l’importance de cette nouvelle. La photo résulterait donc de ce compromis et de ce choix rédactionnel, conclut-t-elle.

Réplique du plaignant

Mme Thérèse André souligne que même avec le recul, le choix de cette photo, du soldat brûlant vif sous ses yeux, était du sensationnalisme.

Elle explique que dans les derniers jours qui ont suivi la tuerie à Virginia Tech, certains médias se sont abstenus de diffuser les vidéos du tueur, ce qui n’aurait pas empêché ces journalistes de bien couvrir la nouvelle. Selon la plaignante, c’est de ce sens éthique dont aurait manqué La Presse. Elle se demande où tout cela s’arrêtera car selon elle, à la photo « il n’y manquait que l’odeur de brûlé ou la petite goutte de sang ». Elle termine en mentionnant que la photo l’a empêché de lire les textes, car elle faisait appel à des émotions trop intenses.

Analyse

Le Conseil de presse a déjà établi que le choix d’un sujet et sa pertinence, de même que la façon de le traiter, dans le respect des règles journalistiques, relèvent de la discrétion rédactionnelle des médias. Ce choix doit, en revanche, être toujours fonction du degré d’intérêt public de la nouvelle. Les médias se doivent de publier une information précise, juste, complète et équitable.

Le Conseil rappelle que, tout en restant fidèle à leur éthique professionnelle, les journalistes ont le droit et même le devoir d’aborder tous les sujets, même les plus délicats.

Dans le présent cas, Mme Thérèse André reprochait à La Presse d’avoir publié une photo représentant un soldat brûlant vif sur son tank. Elle juge cette photo sensationnaliste. Selon la représentante des mis-en-cause, la photo illustrerait le sérieux de la question de la triste réalité que vivent ces soldats en Irak.

Le Conseil rappelle que les médias doivent faire preuve de circonspection afin de ne pas juxtaposer illustrations et événements qui n’ont pas de lien direct entre eux et qui risqueraient ainsi de créer de la confusion sur le véritable sens de l’information transmise. Or, dans ce cas, il est apparu au Conseil que ces exigences de rigueur et de fidélité ont été respectées. Le caractère d’intérêt public de la photo était justifié par le fait qu’elle illustrait un long dossier sur la réalité que vivent les soldats postés en Irak.

Le Conseil de presse peut comprendre que la photographie ait pu heurter la sensibilité de la plaignante en raison de son aspect saisissant. Cependant, La Presse pouvait librement, en vertu de sa liberté rédactionnelle, illustrer son article de cette façon. Aussi saisissante soit-elle, la photographie dénoncée n’en témoigne pas moins de la réalité de ces soldats en Irak. Le grief est par conséquent rejeté.

Décision

Tenant compte de ces considérations, le Conseil de presse rejette la plainte de Mme Thérèse André contre le quotidien La Presse.

Analyse de la décision

  • C02A Choix et importance de la couverture
  • C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue

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