Ombudsman au New York Times, Margaret Sullivan a cru bon de jeter un éclairage sur la décision de publier la lettre ouverte de Vladimir Poutine dans les pages de l’édition du 11 septembre 2013. Elle dit cependant, dans sa chronique endosser la décision d’Andrew Rosenthal, rédacteur en chef des pages éditoriales au New York Times.
Le texte de Vladimir Poutine a été offert au Timesle 10 septembre par une entreprise de relations publiques qui représente le président de la Russie.
M. Rosenthal dit ne pas avoir hésité : « Je trouvais que c’était bien écrit, bien argumenté. Je ne suis pas d’accord avec beaucoup d’éléments qui s’y trouvent, mais cela n’a pas d’importance. »
Mme Sullivan note la réaction d’un lecteur du quotidien new-yorkais qui s’est dit « horrifié » par la décision de publier la lettre. Ce dernier a déploré que le New York Times, en agissant de la sorte, « aide et soit le complice d’un ennemi de longue date des États-Unis ».
Ce à quoi Andrew Rosenthal répond que les lettres de la tribune libre ne sont pas soumises à un « examen de passage idéologique ». L’objectif des lettres ouvertes n’est pas d’aider ou de nuire au gouvernement américain, fait-il valoir. Elles servent à représenter une variété de points de vue, dont certains sont en opposition avec ceux exprimés dans les pages éditoriales du NYT, ajoute-t-il.
« Tout le monde veut entendre parler de Poutine en ce moment » et sa lettre « fascinante et détaillée » fournit de la nouvelle information, croit M. Rosenthal.
Toutefois, M. Poutine écrit qu’il y a « toutes les raisons de croire » que les armes chimiques ont été utilisées par les forces d’opposition au gouvernement syrien, une affirmation que beaucoup ne croient pas vraie, fait observer Margaret Sullivan à Andrew Rosenthal. Ce à quoi le rédacteur en chef répond que « cela fait partie de la catégorie des opinions ».
Lectures complémentaires The Guardian s’intéresse à la paternité véritable de la lettre et se fait confirmer, par un porte-parole du président russe, que M. Poutine a écrit « le contenu de base » de la lettre, ensuite rédigée par ses adjoints. On apprend également, dans cet article publié le 12 septembre, que le président a déjà utilisé la tribune libre du NYT, en 1999. « États-Unis : une tribune de Poutine dans le « New York Times » fait des vagues », publié dans Le Point le 12 septembre. « Syrie: Une tribune de Poutine dans le « New York Times » met les lecteurs en colère », publié le 12 septembre par 20 Minutes. |
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