La commission d’appel du Conseil de presse du Québec (CPQ) a étudié cinq décisions du comité des plaintes ayant fait l’objet d’un appel de l’une des parties. Elle a maintenu quatre décisions et en a infirmé une en partie.
D2015-09-041 B (2) : La série d’articles de Patrick Lagacé sur la synergologie appartient au journalisme d’opinion
À l’unanimité, les membres de la commission d’appel ont maintenu la décision de première instance visant le journaliste Patrick Lagacé et La Presse+ concernant une série d’articles sur la synergologie, une discipline créée par le plaignant, qui analyse le sens du langage non verbal. En première instance, le Conseil de presse du Québec avait rejeté les griefs d’informations inexactes et d’incomplétude, au regard des principes du Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec. Le comité des plaintes a analysé la plainte visant la série de chroniques du journaliste sous l’angle du journalisme d’opinion.
Dans sa décision, la commission note que l’appelant n’apporte pas d’éléments prouvant que le comité des plaintes a mal appliqué les principes d’inexactitude et de complétude, ni celui concernant le journalisme d’opinion.
D2014-12-064(2), D2015-02-088(2), D2015-03-097(2) : Bloquer un utilisateur de son compte Twitter ne relève pas de la déontologie journalistique
La commission d’appel a maintenu les décisions de première instance concernant le blocage d’utilisateurs sur Twitter. Les plaintes visaient Marc Cassivi, Patrick Lagacé et La Presse, Rebecca Makonnen et Radio-Canada, ainsi que David Rémillard et Le Soleil.
En première instance, le Conseil avait jugé les plaintes de Luc Archambault irrecevables, car elles ne relevaient pas de la déontologie journalistique.
Les membres de la commission d’appel ont confirmé cette décision, soulignant que les motifs de l’appelant n’avaient pas de lien avec l’application du Guide. L’objet de son appel ne portait pas sur le produit journalistique qu’aurait pu diffuser un journaliste sur Twitter, mais plutôt sur les paramètres de gestion d’utilisateurs sur un compte Twitter. Les journalistes sont libres de gérer les paramètres de leur compte Twitter à leur guise, a confirmé le Conseil.
Les membres de la commission d’appel ont infirmé la décision de première instance relativement à l’article « Coûteuses chicanes de voisins » sur deux des cinq griefs portés en appel, à savoir le manque d’équilibre et le manque de vérification des informations fournies par une source. Elle conclut que le journaliste, qui illustre son article avec un cas réel, se devait d’aller recueillir la version de la voisine avec laquelle sa source était en conflit. Les médias en cause ont, par ailleurs, avoué leur manquement et s’en sont excusé publiquement et auprès de la plaignante.
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