Étant donné que déjà, dans le feu de la campagne en cours, certaines personnes engagées dans la lutte ont fait des déclarations outrées à l’endroit des journalistes et des organes d’information, déclarations qui souvent portent atteintes à l’intégrité, la crédibilité et la réputation de leur fonction, le président du Conseil de presse du Québec tient à rappeler que c’est peut-être dans une période comme celle-là que le rôle des journalistes et des organes d’information prend toute son importance et mérite d’être bien compris.
Sans doute, on peut exiger que les journalistes et les organes d’information fassent preuve d’intégrité professionnelle. En retour, il faut accepter qu’ils puissent pleinement jouer leur rôle y compris celui de pouvoir, par des commentaires et éditoriaux, formuler, à l’égard des hommes publics, les critiques qu’ils jugent opportunes ou utiles de faire. Si les hommes publics ont, en effet, le droit de demander que les journalistes les respectent, ils doivent, à leur tour, s’imposer la même exigence.
Le président du Conseil de presse du Québec rappelle que si, de part et d’autre, on peut avoir des plaintes sérieuses à formuler, il serait plus convenable et efficace d’en saisir le Conseil de presse du Québec plutôt que de chercher à régler ces problèmes publiquement en faisant des procès d’intention. C’est là l’un des principaux rôles du Conseil que de recevoir toute plainte de celui qui se croit lésé dans son droit à l’information. Par l’examen de ces plaintes et par la publication de ses décisions, le Conseil de presse du Québec entend apporter une contribution positive à l’amélioration de l’information. Il veut assurer que l’on respecte le droit du public à une information libre et complète et il veut aussi que l’on reconnaisse, autrement qu’en cherchant à le discréditer, le rôle éminemment utile de tous les agents de l’information.