La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu publiques, le 8 juillet, des décisions favorables à deux journalistes maintenus en détention provisoire pendant plus d’un an. Ce faisant, la République de Turquie a porté atteinte au droit des deux hommes à la libre expression, à la liberté et la sécurité et au contrôle de la légalité de leur détention, selon les jugements.
Les deux journalistes d’enquête Nedim Şener et Ahmet Şik, récipiendaires de plusieurs prix, faisaient face à divers chefs d’accusation liés à leurs présumées activités au profit de l’organisation terroriste Ergenekon et à leur travail de journaliste jugé favorable à la même organisation.
Les deux hommes ont été gardés en détention avant leur procès parce qu’ils étaient soupçonnés d’être membres d’Ergenekon. La Cour estime que les raisons invoquées pour leur emprisonnement n’étaient ni pertinentes ni suffisantes.
Par ailleurs, la CEDH estime que de telles mesures étaient propres à créer un climat d’autocensure pour tout journaliste d’enquête qui aurait désiré faire des recherches ou des commentaires sur la conduite et les agissements de l’appareil gouvernemental.
Liens intéressants Le résumé des deux décisions : Arrêts Nedim Şener c. Turquie et Şik c. Turquie – détention provisoire pendant plus d’un an de deux journalistes d’investigation. Réaction de Reporters sans frontières en 2011 : l’organisme déplorait l’interpellation et la détention des deux journalistes, ainsi que le climat d’oppression et d’intimidation de la presse découlant de l’affaire. |