L’achat de Télé-Métropole par Power Corporation : Le Conseil de presse invite à la prudence

Le 4 février 1986. Le Conseil de presse du Québec estime que lorsqu’il examinera l’achat de Télé-Métropole par Power Corporation le 17 mars prochain, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes devra exiger des garanties formelles de la part de Power Corporation pour assurer la diversité et le pluralisme de l’information de même que l’indépendance absolue des salles de rédaction des médias affectés par la transaction.

Cette diversité et cette indépendance sont essentielles à la liberté et à la crédibilité de l’information, d’ajouter le Conseil dans une lettre qu’il a fait parvenir le 7 janvier dernier au président de l’organisme, M. André Bureau.

Si jamais aucune étude n’a pu faire la preuve, confirmant l’opinion généralement répandue, d’une cause à effet entre la concentration de la propriété des médias et la qualité et la liberté de l’information, le Conseil n’en constate pas moins que la concentration peut comporter certains inconvénients. Aussi insiste-t-il sur l’importance des précautions à prendre à l’occasion d’une transaction comme celle-là pour garantir l’existence d’une information vivante, vigilante et critique toute axée sur le droit du public à l’information invoquée, non pas à la défense d’intérêts constitués, mais en fonction de la véritable responsabilité des médias.

Le Conseil de presse invite donc le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes à s’assurer que Power Corporation fera tout en son pouvoir pour ne sacrifier en rien la qualité de l’information aux stricts impératifs de la rentabilité ou encore pour ne pas influencer les contenus de l’information.

Ce sera aussi une responsabilité importante de Power Corporation que de s’assurer, en y mettant le prix, que ses constituants locaux ou régionaux ne perdent pas leur caractère d’organes représentatifs des préoccupations et des intérêts des milieux qu’ils desservent. À ce chapitre, Power Corporation ne devrait se refuser à aucun effort pour faire en sorte que les intérêt locaux ne soient en rien négligés, car plus un média est près de la population qu’il dessert, plus il y a de chances de la bien servir et de maintenir la diversité de l’information et des points de vue.

Sources : Jean Baillargeon, secrétaire général du Conseil de presse du Québec.