Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision, le CCNR, a sévèrement blâmé Benoit Dutrizac pour des propos controversés sur la communauté juive de Montréal. Cette décision fait suite à une plainte portée par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes visant des propos tenus par l’animateur lors de son émission du 29 septembre 2011 diffusée sur les ondes du 98.5 à Montréal.
La décision
Dans sa décision rendue le 15 août 2012, le CCNR soutient que l’animateur a contrevenu, lors de son émission du 29 septembre 2011, à plusieurs règles « du Code de déontologie et du Code sur la représentation équitable de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). » Selon l’organisme, Benoit Dutrizac a manqué à son obligation de présenter une information « complète juste et appropriée des faits » lors d’une discussion portant sur l’ajout, par la ville de Hampstead, de deux fêtes juives aux exceptions prévues par son règlement contre le bruit.
Le CCNR soutient que l’animateur a rapporté une information tronquée sur la modification du règlement municipal pour s’attaquer à la communauté juive montréalaise. Dans sa décision, l’organisme avance « [qu’] une simple lecture du document [le règlement municipal], disponible sur le site de la ville de Hampstead, aurait permis à l’animateur de réaliser que ce règlement n’avait pas la portée qu’il lui a prêtée pour ensuite se donner bonne conscience en fustigeant la communauté juive et en invitant la population en général à aller faire du bruit à Hampstead pour montrer son désaccord. » Le CCNR conclut que Benoit Dutrizac a manqué à son devoir de présenter de façon « complète juste et appropriée des faits » dans un sujet portant à controverse.
Le 98.5 blâmé
Le CCNR blâme également durement la direction de la station radiophonique montréalaise. Selon l’organisme, le 98.5 a manqué aux règles déontologiques de l’Association canadienne des radiodiffuseurs, en laissant son animateur émettre des « commentaires abusifs […] à l’égard de la communauté juive en général, en les traitant, entre autres, de malades mentaux, de retardés et en alléguant que cette communauté imposait le silence à toute la société québécoise. » L’organisme reproche également à la direction du 98.5 d’avoir diffusé « les propos de son animateur qui, à partir d’un fait anodin, a échafaudé une généralisation simpliste, blessante et stéréotypée sur la communauté juive. »
La direction du 98.5 est tenue de diffuser le jugement du CCNR sur ses ondes. La diffusion doit se faire une fois en heure de grande écoute et une autre fois pendant l’émission où les propos condamnés ont été tenus.