L’avenir de CKAC et des radios AM : Le Conseil de presse s’inquiète de la réduction draconienne de l’information projetée par Corus

La transformation annoncée de la station montréalaise CKAC par le groupe CORUS, incluant cinq autres stations de radio AM à travers le Québec, n’est pas sans inquiéter les membres du Conseil de presse du Québec.

Selon le projet formulé par CORUS, la station CKAC verrait sa salle de rédaction fondre comme neige au soleil, son équipe journalistique passant de 20 à 3 journalistes, et son contenu journalistique se limiter aux nouvelles sportives. Paradoxalement, le groupe CORUS projette de modifier substantiellement la programmation d’une autre de ses stations de radio, soit le FM 98.5 en l’axant désormais sur un contenu parlé et informatif.

Les transactions envisagées dans le monde de la radiodiffusion par les entreprises ASTRAL et CORUS soulèvent plusieurs questions. L’érosion progressive de l’information dans les stations de radio AM ne serait-elle pas un signe avant-coureur de la disparition éventuelle de ce type de médias d’information au Québec, disent craindre les membres du Conseil?

Le Conseil de presse entend intervenir aux audiences publiques que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) tiendra en septembre à ce sujet, pour se porter à la défense de l’information sur les ondes des stations de radio AM et rappeler, entre autres, que la station CKAC est considérée comme l’un des joyaux de la radiodiffusion au Québec et qu’elle a construit sa réputation principalement grâce à la qualité de son service d’information. La présence de CKAC dans l’univers québécois des médias d’information a contribué jusqu’à maintenant, à n’en pas douter, à assurer un sain pluralisme dans le paysage médiatique québécois.

Le Conseil entend aussi faire valoir dans son mémoire au CRTC que tous les radiodiffuseurs québécois et canadiens, peu importe que ceux-ci diffusent sur la bande AM ou FM, ont un même devoir d’offrir à leurs auditeurs respectifs un contenu à tout le moins minimal de nouvelles locales et nationales de qualité.

Le Conseil de presse est par ailleurs préoccupé par la mort annoncée du magazine Recto Verso et le conflit de travail qui paralyse depuis près de deux ans les antennes de Radio-Nord en Abitibi, des médias dont la présence contribue à diversifier l’information et à contrer une conjoncture de forte concentration de la presse.

 

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SOURCE :    

Robert MALTAIS, secrétaire général

Conseil de presse du Québec

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