Ce qu’on appelle maintenant « l’affaire Wilhelmy » met en cause non seulement les droits d’individus, d’organismes publics et d’entreprises de presse mais aussi, et plus fondamentalement, celui du public à l’information. Le Conseil de presse du Québec estime que toute information d’intérêt public doit être portée à la connaissance du public. Dans cette affaire, les informations, dont une injonction devait empêcher la diffusion, sont d’intérêt public parce qu’elles sont liées au débat constitutionnel et au référendum. Il existe d’autres moyens de faire respecter les droits individuels et les lois que d’entraver l’exercice de la liberté de presse.
Le Conseil réprouve l’utilisation de moyens illégaux pour recueillir de l’information. L’illégalité des moyens utilisés pour obtenir une information ne rend pas pour autant sa divulgation illégale et ne doit pas empêcher la diffusion de cette information, si elle est d’intérêt public. S’il s’avérait, dans l’affaire Wilhelmy, que des informations aient été obtenues illégalement, il existe d’autres recours juridiques, qui ne constituent pas une entrave au droit du public à l’information.
Le Conseil de presse du Québec s’inquiète qu’une injonction ait pu priver les Québécois d’une information à laquelle ils avaient droit. Les tribunaux doivent plutôt protéger la liberté de la presse fondamentale pour la démocratie.
La qualité du processus démocratique dans l’actuel débat référendaire dépend largement, selon le Conseil, de la primauté qui sera accordée par tous les partenaires, notamment les médias, au respect du droit du public à l’information.