Déplorant vivement qu’un journaliste ait été la cible du crime organisé – jusqu’à preuve du contraire – le Conseil de presse du Québec invite les gouvernements du Québec et du Canada à mettre en place, au plus tôt, des mécanismes visant à mieux réprimer les actes de violence de plus en plus fréquents des groupes criminalisés.
Le Conseil de presse ne peut passer sous silence l’odieux attentat dont a été victime hier le journaliste Michel Auger du Journal de Montréal, dans l’exercice de ses fonctions. Soulignant son indignation devant l’événement, le président du tribunal d’honneur de la presse québécoise, M. Michel Roy, compatit avec la famille et les collègues de monsieur Auger, et souhaite à ce dernier un prompt rétablissement.
Pour le président du Conseil de presse, cet attentat porte non seulement atteinte à la liberté de la presse, mais aussi, par voie de conséquence, à la démocratie dont la presse constitue l’un des plus sûrs remparts.
La direction du Conseil n’est pas sans s’inquiéter du problème social grandissant que constitue la forte présence et les activités des groupes criminalisés au Québec et au Canada; des activités qui mettent en danger non seulement la vie des journalistes mais la société toute entière. Aussi le Conseil de presse appuie-t-il l’adoption d’une loi antigangs que dit maintenant souhaiter le ministre de la Sécurité publique du Québec, M. Serge Ménard. L’organisme invite le gouvernement fédéral à souscrire sans délai à la demande du ministre Ménard en faveur d’une législation antigangs, considérant qu’il y a urgence d’agir dans ce dossier.
Le Conseil de presse rappelle qu’il n’est malheureusement pas rare que des journalistes couvrant le monde interlope aient à faire face à des menaces de représailles ou soient, dans certains cas, victimes d’attentats meurtriers. Or, toutes ces tentatives visant à entraver la liberté de la presse briment également, faut-il le souligner, le droit des citoyens et des citoyennes à être judicieusement informés. Et il ne peut y avoir de véritable démocratie sans citoyens bien informés.
Conscience et chien de garde de la presse québécoise, le Conseil de presse du Québec veille depuis près de 30 ans sur la liberté et la qualité des médias d’information.