Le Conseil de presse du Québec vient d’émettre un avis public sur le journalisme d’enquête et l’usage de procédés clandestins, invitant les médias et les professionnels de l’information à faire preuve de prudence et de discernement dans l’emploi de tels procédés.
Au cours de la dernière année, le Conseil a été saisi de plaintes faisant état du recours à des méthodes de travail discutables par des journalistes spécialisés en journalisme d’enquête. Ces plaintes questionnaient les procédés utilisés par certains médias dans leur collecte d’informations, ainsi que le comportement de leurs journalistes à l’égard des acteurs de l’événement.
Les journalistes en cause avaient pris l’habitude de débarquer à l’improviste dans des bureaux de professionnels et d’entreprises, en braquant un micro ou une caméra au visage du personnage visé, et en lui posant des questions tendancieuses.
Aux yeux du Conseil, pareil procédé est synonyme de journalisme d’embuscade, où l’objectif apparaît davantage de piéger l’interviewé que d’informer le public. L’emploi de semblable procédé fait non seulement fi du principe de présomption d’innocence, mais vient banaliser une pratique journalistique qui devrait rester exceptionnelle.
Toujours préoccupé par la qualité de la pratique actuelle du journalisme au Québec, le Conseil de presse convie également le grand public et la communauté journalistique québécoise à un colloque qui traitera du phénomène de la dérive des médias, le 15 octobre prochain, à Trois-Rivières.