Préoccupé par la qualité de la pratique actuelle du journalisme au Québec, le Conseil de presse du Québec tiendra le 15 octobre prochain, dans l’enceinte de l’Université du Québec à Trois-Rivières, un colloque d’envergure nationale portant spécifiquement sur la confusion des genres journalistiques dans les médias québécois, tant écrits qu’électroniques.
De l’avis du Conseil, la pratique journalistique soulève beaucoup de questions. Si le droit du public à l’information fait désormais partie intégrante de la liste des droits universels de la personne, en revanche cette responsabilité interpelle grandement l’ensemble de la communauté journalistique.
L’apparition d’émissions à contenu soi-disant informatif, et leur multiplication dans les médias électroniques, a de quoi provoquer un questionnement légitime. Tribunes téléphoniques, émissions de variété et d’humour avec volets d’information, couverture commanditée d’émissions sportives, voilà autant d’occasions d’interrogation et d’inquiétude sur une pratique journalistique dérivant tantôt vers l’information-spectacle, tantôt vers la désinformation.
La presse écrite contribue-t-elle aussi à la confusion des genres? Les journaux s’efforcent-ils de faire connaître, dans leurs propres pages, leur politique d’information, tout en distinguant, pour l’éclairage de leurs lecteurs, ce qui tient du journalisme d’information et du journalisme d’opinion?
Quel est le niveau de conscience des praticiens de l’information face au risque de confusion croissante des genres médiatiques pouvant conduire à une subtile dérive professionnelle?
Tels sont les éléments de réflexion et les problèmes débattus lors du colloque du 15 octobre à Trois-Rivières. Celui-ci sera alimenté par la tenue préalable de sondages d’opinion publique sur la santé du journalisme d’aujourd’hui, ainsi que par des réflexions de chercheurs universitaires réputés, de dirigeants d’entreprises de presse majeures et de journalistes de renommée, invités à titre de conférenciers.
Soulignons que le choix de l’UQTR comme site du colloque permettra au Conseil de presse de saluer, par la même occasion, la pertinence du baccalauréat en communications sociales dispensé par cette université.